Soirée sombre pour les militants de l’opposition républicaine guinéenne qui contestent les résultats des élections communales depuis plusieurs semaines.
Hier, 14 mars 2018, dans les environs de 13h, au quartier Hamdallaye situé dans la haute banlieue de Conakry , un militant de l’opposition et membre de la Commission d’organisation, nommé Boubacar Diallo a été touché par balle et est décédé en cours de route pendant que ses collègues l’amenaient à l’hôpital.
Sylvain Clément Haoromou, également membre de cette commission et cadre du parti UGDD (Union Guinéenne pour la Démocratie et le Développement), qui a vécu les faits raconte:
« Je suis encore sous le choque parce que j’ai vu l’un des gendarmes tirer sur mon ami pendant qu’on courait. Et, il est tombé, juste devant sa maison familiale. Cela veut dire que ça pouvait être moi ou quelqu’un d’autre. J’ai eu peur de ma vie. C’est quand on envoyait mon ami à l’hôpital qu’il a succombé à ses blessures. Les pickups des Policiers ont poursuivi les manifestants dans les quartiers, endommageant même des propriétés, des cafés et dérobant des biens. Nous même, on se demandait comment on allait échapper aux policiers et gendarmes.Mais, nous sommes obligés de continuer la lutte jusqu’à ce que les vrais résultats des urnes soient proclamés. ».
Un rapport médical a indiqué que M. Diallo a été touché par deux balles, l’une dans le bras, l’autre dans le dos au niveau des côtes.
Ce qui signifie que des preuves crédibles prouvent encore que les forces de sécurité guinéennes ont eu recours à des balles réelles pour contenir les manifestations contre la fraudes électorale depuis la proclamation des résultats contestés des dernières élections communales.
On peut regretter qu’aucun membre des forces du maintien d’ordre n’a été inquiété comme l’a constaté Human Rights Watch.
Des preuves tangibles montrent que les forces de sécurité guinéennes ont eu recours à des balles réelles pour contenir les manifestations contre la proclamation des résultats contestés des dernières élections communales.
Depuis les élections communales contestées du 4 février, sept (7) personnes ont été tuées dans la capitale, Conakry. Les rapports médicaux de cinq hôpitaux examinés par Human Rights Watch indiquent qu’au moins 89 manifestants ou spectateurs ont été blessés lors des échauffourées, dont 22 au minimum par balles.
Cette seule journée a enregistré trois morts et plusieurs blessés.
Propos recueillis par Saidou Diallo, 623 81 32 02
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