En guinée, la société civile est de plus en plus active sur le terrain. Ces acteurs sociopolitiques veulent donner une nouvelle image au pays à l’image des pays voisins. Partant de cela, nous avons contacté un des membres fondateurs de la plateforme « le réveil » qui œuvre dans le sens de l’alternance, de la bonne gouvernance entre autres .Il s‘agit de M. Abdoul Rahim Diallo, avec lui, nous avons parlé de cette plateforme dans tout son entendement.
Lisez
loupeguinee.com : Pourquoi votre plateforme porte le nom le réveil ?
Le réveil pour ne pas aller très loin veut dire restons vigilant, restons éveiller pour voir ce qui tourne autour de nous. Parce que quand on dort, on ne peut pas savoir ce que se passe autour de nous. Mais si on est réveillé, on voit le danger qui est autour de nous. Le réveil, c’est pour savoir dans quel monde nous vivons. C’est pour dire réveillons-nous, restons vigilants et regardons ce qui se passe autour de nous.
Quels sont les objectifs de la plateforme le réveil ?
L’objectif principal de cette plateforme, c’est d’instaurer la culture d’alternance. Nous constatons en Guinée, il ya beaucoup des associations, des ONG, le réveil, c’est pour dire aux autres quand vous avez une responsabilité même associative, pas la politique forcément, quand vous arrivez à terme d’une période donnée, il faut laisser la place à ceux qui doivent s’en occuper. Donc, l’alternance est notre premier objectif dans un avenir proche. Comme c’est trois organisations qui composent le réveil pour le moment, nous restons dans l’alternance. Apres nous définissons ensemble ce qui va être utile selon le besoin. Pour nous, le besoin immédiat c’est l’alternance, il faut qu’on accepte de se faire remplacer de céder certaines places pour les autres.
Vous vous vocalisez trop sur l’alternance. Qu’est-ce que vous vous voulez dire réellement?
Nous considérons l’alternance, c’est construire, ce n’est pas quitter et que l’autre vient. Si nous avons un système qui ne fonctionne pas bien, il faut rompre avec ce qui ne va pas bien et instaurer ce qui est nouveau. Nous nous constatons beaucoup en Guinée, il y’a beaucoup de choses qui ne fonctionnent pas bien, il faut finir avec ce qui est ancien qui est usé pour instaurer ce qui est nouveau et qui fonctionne bien.
Quelle est la particularité de votre plateforme par rapport aux autres plateformes ?
J’ai vu beaucoup et j’y adhéré, mais aujourd’hui on entend que le FNDC, nous nous considérons ceux-ci vont aller jusqu’à une limite et nous nous dépassons la limite. Ceux qui disent la constitution, nous nous n’arrêtons pas là, nous, nous voulons loin de cela. Notre particularité est parce que nous sommes à l’écoute, nous pouvons introduire de nouvelles méthodes, nous pouvons aller vers tout et chacun expliquer doucement sans qu’on soit candidat à aucun poste au pouvoir. Comme ça, notre message peut passer. Il y a beaucoup des associations et ONG qui finissent par être membres des partis politiques. Nous, étant neutre, se focalisant sur l’alternance, nous pouvons faire mieux, vu notre implantation sur l’étendue du territoire et à l’étranger c’est quelque chose qui est significative.
Vous avez constaté beaucoup des choses qui ne fonctionnent pas bien , un exemple de ces choses ?
J’ai constaté il y a un mouvement des syndicats qui revendique que seulement pour l’augmentation de leur salaire (SLECG, ndlr). Si mon organisation ou mon ONG ne revendique que pour moi seul en tant que fonctionnaire, je ne m’en occupe pas de ceux qui n’ont pas des voies, par exemple des maçons des soudeurs, des chauffeurs qui souffrent aussi. Pour moi, ça ne fonctionnent pas. Une organisation de la société civile doit défendre tout le monde sans parler de soi-même.
Le SLECG si je comprends bien, c’est une structure syndicale qui a pour but de défendre seulement les enseignants pas un médecin, ou un chauffeur.
S’il y a des structures qui ne défendent seulement que les enseignants, ou des chauffeurs ou des médecins, nous nous pensons que ça ne fonctionne pas. Faisons quelque chose qui fédère et qui va protéger tout le monde. Donc, c’est la nécessité de mettre la plateforme, le réveil en place. Le réveil n’a pas de préférence socioprofessionnelle. Nous, ce qui nous intéresse, c’est le bien-être de tout un guinéen. La langue ou la religion ou la région ne nous intéresse pas, c’est le guinéen qui nous préoccupe.
Quel regard portez-vous sur la societé civile guineenne en tant que guinéen de l’étranger ?
Ce que je constate personnellement en Guinée, nous avons besoin de sensibiliser, d’informer les gens. J’ai animé une émission renommée ‘’dit moi ton nom, je te dirais ton candidat’’. On a trouvé qu’en Guinée, les structures syndicales, les organisations de la société civile n’ont pas pu dépasser la question régionaliste, ethnique, religieuse. En Guinée, quand on est ici, on pense que tout va bien. Si on se compare à nos voisins les plus proches, vous allez constater qu’on a besoin des acteurs qui ne sont pas politiques même s’ils sont politiques mais pas partisans, il faut dépasser certaines choses pour vivre ici comme on peut vivre ailleurs. Je suis victime le plus souvent quand je dis que je suis Diallo on définit directement mon bord politique, ce n’est pas vrai. On peut faire autre chose que la politique c’est tres important pour la nouvelle génération.
Y a-t-il un rapport entre le réveil et le FNDC ?
On n’est pas lié au FNDC par rapport à l’écrit, au communiqué. Lorsqu’on entend FNDC dire on ne change pas la constitution, nous sommes d’accord avec eux. Quand ils nous appellent, nous viendrons. S’ils parlent dans le sens du changement inclusif, positif, nous sommes avec eux. On peut même être membre. Ils ne sont pas nos adversaires. Mais en Guinée, on sait une fois qu’on change de camp, on change de discours. Le jour que le FNDC va changer de discours, nous seront plus ensemble.
Entretien réalisé par Saidou Diallo et Mamadou Djiwo Bah