Escroquerie, abus de pouvoir, malversations, c’est une vaste affaire de corruption qu’ouvre la justice kényane. Henry Rotich, le ministre des Finances et plus d’une vingtaine de personnes sont devant le tribunal.
Impassible tout au long de l’audience, Henry Rotich,en costume noir et cravate jaune, a nié toutes les charges pesant contre lui, tout comme les 16 autres accusés présents au tribunal. Une dizaine de personnes étaient absentes. Le parquet leur a donné jusqu’à mercredi 24 juillet au soir pour se présenter, sinon des mandats d’arrêt seront lancés.
Les avocats de la défense ont demandé que ceux présents à l’audience soient relâchés sous caution, en attendant le début formel du procès. Le procureur ne s’y est pas opposé, mais il a posé des conditions : chacun devra donner son passeport, s’engager à ne pas aller au bureau ni approcher des témoins.
Taïb Ali Taïb a également averti que les enquêteurs « avaient rassemblé suffisamment d’éléments pour que tout le monde soit condamné. Ils n’ont pas travaillé dans l’intérêt du pays, mais pour leur bénéfice personnel », a-t-il déclaré.
Dans un pays miné par la corruption, c’est le tout début d’un procès hors norme, avec fait rarissime, un ministre en poste sur le banc des accusés. Le militant John Githongo a dit espérer que cette affaire soit traitée différemment. « Des cas similaires ont fait beaucoup de bruits avant de se terminer en fiasco. Il y a eu très peu de condamnations, et les hauts responsables reconnus coupables ont passé moins de deux ans en prison », a-t-il déclaré.
Avec RFI