Monsieur le Président, pensez à l’éducation !
Je n’ai aucune prétention de nier les efforts fournis dans le secteur de l’éducation par les gouvernements qui se sont succédés depuis votre élection à la magistrature suprême de notre cher pays, la République de Guinée.
Mais, face à l’ampleur des défis à relever, à l’immensité de l’espoir suscité par votre avènement à la tête du pays en qualité de président de la république et au temps imparti, j’estime bien qu’il est temps que vous fassiez de l’éducation « la priorité des priorités » ; gage de tout progrès radieux et durable.
Jusque-là, nous ne sentons aucune différence entre vous, Professeur de votre état, diplômé d’une des plus prestigieuses universités du monde (la Sorbonne) et vos prédécesseurs qui, du point de vue qualification, ne vous atteignent pas à la cheville. Nul ne pouvait imaginer que, sous votre gouvernance, notre système éducatif allait évoluer de mal en pis.
Comme vous le savez mieux que quiconque, l’école guinéenne est fortement malade, asphyxiée par d’innombrables maux d’une gravité foudroyante dont entre autres : le très faible niveau des formateurs, le manque d’esprit managérial des encadreurs, la perte de l’éthique professionnelle, la corruption exacerbée, le caractère rétrograde de la pédagogie d’enseignement, l’insuffisance d’infrastructures de proximité, la prolifération et la concurrence déloyale des écoles privées, l’insuffisance et la mauvaise gestion des fonds alloués à l’éducation, les fraudes à grande échelle et à ciel ouvert lors des examens, etc.
Face à cette multitude de problèmes, les solutions ci-après s’avèrent imminentes :
· la réalisation d’une étude minutieuse de façon méthodique et approfondie afin de diagnostiquer davantage tous les maux qui gangrènent le secteur de l’éducation pour, en fin, définir une ‘’nouvelle vision de l’école guinéenne’’ ;
· l’allocation d’au moins 25% du budget national de développement (BND) au secteur de l’éducation ;
· la restructuration du secteur en un seul ministère et trois secrétariats d’Etat en fonction des sous-secteurs ;
· la mise en place d’un fonds de la société pour l’éducation afin d’impliquer les ONG évoluant dans ce secteur ;
· la création d’un office national des examens et concours (ONEC) ;
· le choix de cadres compétents, visionnaires et intègres capables de transformer l’école guinéenne en une véritable « école d’excellence ».
Espérant que vous vous servirez de l’éducation, reconnue à ce jour comme étant «l’arme la plus puissante pour changer le monde», afin de déclencher l’émergence tant attendue de notre cher pays, la république de Guinée, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes distinguées salutations.
Aboubacar Mandela CAMARA
Citoyen Guinéen