Nous avons rencontré le doyen Bella Barry instituteur à L’ ENI de Dubreka et actuellement professeur de français et de la communication professionnelle dans une université de la place pour parler du système éducatif guineen.
Loupeguinee.com: Etant spécialiste de de l’éducation qu’elle regard portez vous sur l’avenir du système éducatif guineen ?
M . Barry: merci, il faut avant tout d’abord se demander de la dégradation ou de la dequalification de l’enseignement lui même, de l’apprentissage et naturellement ,la déqualification de l’apprentissage est lié à l’enseignant .
Il y a deux catégories, ceux qui sont formés en institution dans les institutions de l’enseignement et il y a ceux qui se sont formés sur le tas, c’est à dire hors des institutions spécialisées dans l’enseignement.Ce qui fait qu’il y a plus d’enseignants sur le tas qui sont orientés vers l’enseignement parce qu’il n y a pas d’autres choses à faire . Parce qu’il faut se trouver et se frayer un chemin,il faut gagner sa vie. Alors ceux-ci sont devenus des enseignants de circonstance .Ils sont aujourd’hui les plus nombreux précisément parce que l’enseignement est devenu une affaire de commerce. Ensuite aujourd’hui les investisseurs sont beaucoup plus tranquilles dans le secteur éducatif, parce que là, ils ont beaucoup moins de contrainte, beaucoup moins de surveillance tout au moins du point de vu administratif, du point du vu fiscal, on leurs demandes presque rien .Ils savent que l’Etat aller accorder de subventions aux services sociaux de base tel que les cliniques médicales ,les centres de soins et les écoles agréés.
Mais ce la ne dispense pas l’Etat de faire assurer un contrôle très stricte conformément au principe, ce qui est malheureusement ses défauts.Dans la mesure où les conditions de création d’une école, d’ouverture c’est à dire de fonctionnement d’une école. Ces conditions existent et sont clairement établies , mais elles ne sont pas appliquées. C’est ainsi qu’on peut voir par exemple des maisons d’habitations transformer en école au vu et au su de tout le monde. Donc chacun peut ouvrir une école tant qu’il peut et où il veut ,il recrute qui il veut .
Là aussi, il n y a pas de norme ,la norme existe .Normalement ne doit enseigner dans une école que ce lui qui a une autorisation d’enseigner ,entendez par ce là une autorisation d’enseigner décerné par un ministère de l’éducation. Il faut qu’il y ait de contrôle, c’est ce qui nous manque, il n’y a pas de contrôle nos systèmes éducatifs.
Lorsqu’il y a également des situations de formation, des offres de formation accordées soit par des bailleurs de fonds soit de partenaires de l’éducation au niveau du PSE,(programme sectoriel de l’éducation ) ,les écoles privées sont laissés pour compte, pourtant là aussi c’est des petits guineens là et qui sont formés dans le programme officiel, et il est tout à fait normal que ceux ci soit impliqués dans le programme de formation et comme il le font pas, c’est la déqualification, ils font ce qu’ils veulent,et ce qu’ils peuvent pour avoir de l’argent juste pour la fin du mois. C’est tout cela qui contribuent à la déqualification de l’enseignement.
Et les grèves en répétition ?
Oui les crises sociales elles ne sont pas en marge, il n y a pas de fumée sans feu .il y a les grèves de l’éducation et les crises sociopolitiques qui ne sont pas gratuites .Il faut aller voir les salles de classe, 90% de salles classe sont pléthoriques et puis le mobilier ne pas approprié , il y a une norme standard également pour approprié le mobilier, mais il y a longtemps que cela est abandonné, il y avait des normes de hauteur de grande envergure. Peu d’enseignants aujourd’hui le savent.
Vous avez passé 45 ans dans le secteur éducatif public qu’est ce qu’il faut pour endiguer anomalies au niveau de notre système éducatif ?
Il faut à louer le budget à l’éducation. C’est le plus maigre de la sous région et particulièrement de toute l’Afrique. En augmentant ce budget il faut aussi reconsidérer le salaire de l’enseignant, il faut lui créer des conditions idoines pour vivre. Naturellement, il faut lier le chou et la carotte en lui augmentant son salaire et encore le contrôler. Mais là aussi , il faut que les corps de contrôle soient des corps qualifiés. Ces corps qualifiés ils existent, il y a des professeurs d’école normale et les conseils pédagogiques .Au niveau de l’enseignement supérieur aussi il y a des personnes qualifiées pour assurer le suivi et le contrôle des apprentissages. J’utilise toujours le terme apprentissage parce que tout doit être pragmatique, doit être concrète.
Mohamed Chétif Diallo 00224664379620