Sokhna Aïda Diallo a été violemment critiquée dans les médias sénégalais, et recadrée par le chef de la confrérie mouride, après l’annonce de ses ambitions. Elle s’est finalement excusée, mais cette affaire met en lumière un débat sur la place de la femme dans la hiérarchie religieuse.
Elle aurait voulu être cheikh à la place du cheikh. Sokhna Aïda Diallo apparait comme une femme libre et moderne pour ses partisans, ou rebelle et indisciplinée pour ses détracteurs. L’une des épouses du chef spirituel des Thiantacounes, un groupe de la confrérie mouride décédé en mai 2019, est depuis au cœur d’une bataille de succession avec le fils aîné du guide.
On l’a vue accueillir des milliers de têtes de bétail achetées à l’occasion du dernier Grand Magal de Touba, la grande fête religieuse des Mourides, et recevoir de nombreux fidèles. Une situation inacceptable pour le khalife général de la confrérie, qui l’a sèchement rappelée à l’ordre, notamment dans une déclaration retransmise sur internet.
« Si cela ne concernait qu’elle et moi, je l’aurais envoyée en brousse (…), dit-il. Si on appliquait la charia, elle serait mise à mort. Mais les temps ont changé », poursuit le chef religieux.
De son côté, après plusieurs jours de polémique, Sokhna Aïda Diallo a présenté ses excuses dans une vidéo. Profil bas, donc, pour calmer le jeu. Mais c’est un « signe que notre religion n’accepte pas certaines réalités », affirme un proche de Sokhna Aïda Diallo, qui dit craindre pour sa sécurité.
Rfi