À la maison de la presse de Guinée ce mercredi 13 novembre, Amnesty international a présenté le rapport qui expose la situation des droits humains qui s’est dégradé entre janvier 2015 et octobre 2019, tout en dénonçant l’homicide de 70 manifestants et passants d’au moins trois membres des forces de sécurité.
Toute fois, elle met en garde contre la montée des tensions politiques, dans un contexte où les craintes sont vives que le président Alpha Condé ne modifie la constitution pour briguer un troisième mandat.
Selon la Directrice Adjointe Régionale du Bureau Campagne Régional pour l’Afrique du l’Ouest et du Centre, ce rapport consiste à passer en revue les réalisations de l’ensemble des membres des Nations Unies dans le domaine des droits humains.
« L’objectif est d’améliorer la situation des droits humains dans le monde. Les organisations de la société civile, les organisations internationales comme nationales ont l’opportunité dans ce processus de présenter leur rapport et dans ce cadre qu’Amnesty International a publié ce rapport. En 2015 lors de l’examen périodique universel, la Guinée avait 194 recommandations et elle n’avait accepté 180 et rejeté 14.
Les autorités guinéennes par exemple avaient accepté des recommandations invitant à l’abolition de la peine de mort et se sont engagées à prendre des mesures concrètes pour protéger les droits à la manifestation, à la réunion pacifique sans faire recours à la force », a rappel Kiné Fatim Diop.
Sur ce, Amnesty International a indiqué avoir enregistré plusieurs personnes tuées lors des manifestations à Conakry en grande partie des jeunes, et des centaines de personnes arrêtées.
Dans ce même rapport, figure au moins 24 journalistes convoqués, placés en détention ou poursuivis en justice depuis 2015.
Autre aspect dramatique que l’on puisse lire dans ce rapport, c’est la situation en milieu carcéral. Au moins 109 décès en détention ont été recensés dans les prisons guinéennes depuis janvier.
Un chiffre que les membres de cette organisation internationale qualifient probablement en dessous de la réalité.
Selon l’administration pénitentiaire guinéenne, en octobre 2019, quelques 4 375 personnes étaient détenues dans les 33 préfectures du pays, dont la capacité totale est de seulement 2 552 prisonniers. Parmi ces personnes, 2 370 étaient en détention provisoire.
À la fin de cette conférence, des recommandations ont été formulées à l’endroit du gouvernement guinéen. Des recommandations qui pourraient changer l’image du pays en matière du respect des droits de l’homme.
« retirer les forces armées des lieux de manifestations et publier. Des informations sur les conditions de leur déploiement, en particulier les fondements juridiques, leur durée, leur localisation, les objectifs et les règles d’engagement en cas de rassemblement ; mener sans délai des enquêtes impartiales, indépendantes et approfondies sur toutes les affaires dans lesquelles les forces de sécurité ont fait des morts ou des blessés en ayant fait un usage injustifié ou excessif de la force ;
veiller à ce que les observateurs des manifestations, notamment des journalistes et des défenseurs des droits humains soient protégés et ne subissent pas des arrestations arbitraires ou des actes de violence, y compris par les forces de sécurité », a laissé entendre Samira Daoud, Directrice régionale d’Amnesty International de l’Afrique de l’Ouest.
Djiwo Bah 00224664379620
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