Aujourd’hui je ne vous dirais pas que je m’appelle Kadiata THIAM.
Non je ne vous dirai pas que je suis peulh, mais que je suis née en forêt.
Que mon village est en Haute Guinée, mais que je ne connais que la Basse Guinée.
Non je ne vous dirais pas que l’État tue en Guinée, Mais qu’il a visé une partie de la population, pour nous diviser.
Je ne m’efforcerais pas à écrire de belles lettres, pour vous peindre la réalité que vous vivez.
Aujourd’hui je n’ai pas le temps pour les rimes encore moins pour les belles phrases.
Non je ne vais pas vous révéler que la misère vous a aveuglé, elle vous a rendu haineux et maniables à merci.
Pas la peine de vous dire que ce combat n’est pas celui d’une partie de la population, vous le savez déjà.
Il est hors de question que je vous montre votre silence assourdissant face aux violences qui nous plongent un peu plus au fond du trou.
On m’avait dit que vous fonctionnez à l’envers je n’avais pas cru
Que votre élite était pire que le dernier du pays, je pensais à une utopie, je me suis trompée.
Mais je ne vous en veux pas !
Pas parce que vous n’êtes pas coupables
Vous êtes juste devenus borgnes
La misère a rendu vos cœurs noirs
La manipulation a eu raison de vous
Elle vous a volée votre lucidité
Vous n’avez pas su résister au diable
Vous vous êtes emporté et vous pataugez dans la boue
Si seulement vous pouviez vous réveiller avant qu’il ne soit tard !