Comme d’habitude, des tueries enregistrées lors des manifestations politiques n’ont jamais été reconnues par la police, malgré sa présence active sur le terrain. Elle a toujours su se défendre en niant souvent l’évidence en disant qu’elle n’est pas la principale coupable malgré des rapports qui l’accusent et des images amateures tournées en pleine action.
Pour la dernière manifestation, il s’agit bien du lundi 20 juillet 2020, deux personnes innocentes ont été tuées par balle. Nombreux sont des citoyens qui ont pointé un doigt accusateur contre les forces de l’ordre y compris le rapport des organisateurs de la manifestation le FNDC pour demander le départ d’Alpha Condé au pouvoir.
Pour rappel, il s’agit de la demoiselle Marie Jeanne Sidibé âgée de 45 ans secrétaire de profession. Elle a reçu une balle perdue le jour de la manifestation lancée par le FNDC pendant qu’elle était assise tranquillement dans son salon en train de regarder la télévision. La deuxième victime, Alhassane Barry, élève en 10ème année a été touchée dans la tête par une balle pendant qu’il revenait de l’école. Ce jeune ne verra plus son rêve de l’année se réaliser, celui de composer comme tous ces autres amis de classe au BEPC.
Voyant la situation, même étant pas avocat, ni juge, ces victimes sont très innocentes. Elles n’ont été ni manifestantes, ni opposantes, si je me permets, pour moi c’est des simples innocents suite à cette manifestation contre le troisième mandat pour le président Alpha Condé. Mais il y a un adage qui dit que force de vouloir bien faire, on risque de tout gâter. Cela s’explique que force de vouloir empêcher à certains citoyens d’exprimer leur humeur pour une cause commune, ces deux personnes ont finalement payé le prix.
Comme la plupart, des tueries qui ont été enregistrées, le doute reste de voir la justice guinéenne montrer son rôle et de compétence en défendant ces pauvres citoyens.
La Guinée tend vers un champ des sanguinès à cause des assassinats répétés qui sont souvent sans justice. Il suffit juste qu’il y ait un petit mouvement pour qu’on ait un ou plusieurs morts. Et le plus souvent c’est par balles.
Une situation qui est souvent rejetée par les maintiens d’ordre. Leurs arguments sont fondés sur des jeunes armés qui tirent sur les pauvres citoyens. Alors, juste une proposition, vu que vous êtes des professionnels, l’Etat et des institutions internationales ont débloqué beaucoup d’argent pour vous former, pourquoi depuis tout ce temps, vous n’arrivez pas à mettre fin à ces tueries lors des manifestations. Tout en ouvrant des enquêtes crédibles pour mettre mains sur ces soi-disant ‘’citoyens armés’’. Là, j’ai l’impression que le gouvernement veut faire croire aux populations comme il l’a toujours d’ailleurs que les forces de l’ordre qui sortent pour le maintien d’ordre lors des manifestations ne sont pas armés. Pourtant, il y a des images amateures qui montrent certains policiers ou gendarmes armés jusqu’aux dents. Malgré tout ça c’est ‘’les citoyens qui s’entretue’’, selon les autorités.
Sur les précédents évènements à Conakry, malgré l’innocence de ces victimes, les autorités du pays restent sans lever le petit doigt même si au moyen c’est de venir saluer les familles des victimes, partager leurs peines car ces personnes sont aussi des guinéens et c’est des innocents qui sont tombés par balle. Ce comportement affiche le manque de compassion qui gangrène au sein du gouvernement et l’injustice qui galope dans le pays.
Comme toujours les familles des victimes n’ont que leurs yeux pour pleurer et de s’en remettre à la justice divine.
Ibra BARRY, journaliste guinéen