Chers lecteurs, votre rubrique loupe portrait s’intéresse cette fois-ci à Monsieur Jacques GBONIMY, homme politique et professeur d’université .
‘’ je suis né le 9 juillet 1962 à Nzérékoré. J’ai fait mes études primaires au Centre d’Education Révolutionnaire « CER » Ouzen koulibaly de Dorota N’Zérékoré. J’ai fait les études secondaires au lycée -collège Almamy Samory Touré après la 7ème année passée au collège de Mamadou Folomo à Tilepoulou. J’ai décroché le Baccalauréat avec mention en me classant 4ème de la région de Nzérékoré en option sciences agro-pastorales . À l’époque, je voulais faire la médecine c’est pourquoi je me suis orienté en sciences agro-pastorales. Ma passion pour la médecine n’a pas pu se réaliser après le baccalauréat à cause des deux premières filles qui ont été privilégiées alors qu’elles étaient classées après les 70 premiers. C’est le lieu de rappeler que la première République accordait la priorité à la promotion des filles à l’Ecole.
C’est ainsi que je me suis retrouvé à la faculté des sciences sociales de l’université Juluis GNÉRÉRÉ de Kankan en 1981 où j’ai fait la première année de faculté. En octobre 1982, j’ai eu un transfert pour la Faculté des Sciences Sociales et de la Nature de Donka « FASSONAD » pour poursuivre mes études universitaires. À l’époque, il y avait les études de premier degré où on passait trois ans de tronc commun sanctionnés par un concours d’accès au second degré pour la spécialisation. Les admis à ce concours étaient orientés dans leurs spécialités pour faire la maîtrise.
C’est à l’issue de cette évaluation nationale que j’ai été orienté à L’Institut Supérieur des Sciences de l’Éducation de Guinée « ISSEG » à Maneyah pour faire l’option économie. Hélas, cette année a Coïncidé à l’avènement des militaires au pouvoir en 1984. Un arrêté ministériel à l’époque avait décidé de supprimer l’économie dans toutes les universités guinéennes. Nous avions été touchés par mesures non mûrie malgré que nous étions en phase terminale, on ne nous a pas laissés terminer l’option que nous avions commencée. À l’issue de cette décision malencontreuse, nous avons été réorientés en linguistique à l’Université de Conakry. C’est ainsi que nous avons terminé les deux ans de spécialisation pour devenir des professeurs de français .
Je suis donc linguistique de formation après la soutenance d’un thème de mémoire sur la langue Manon en 1987.
En 1994, à l’issue d’un concours de recrutement, je fus admis à l’Institut Supérieur des Sciences de l’Education de Guinée pour deux ans de formation professionnelle à l’effet de devenir professeur de lettres et Animateur Pédagogique de l’Enseignement Secondaire « APES ».
Vie professionnelle
Après l’université, nous avons été les premiers parmi les diplômés guinéens confrontés à la recherche de l’emploi sans être réellement préparés à cette nouvelle démarche. Mon premier emploi professionnel a été celui d’un agent commercial dans une boutique de vente de matériels divers à Madina. Mon premier employeur fut feu El-Hadji Fofi Fofana à qui je rend aujourd’hui un hommage mérité pour m’avoir donné un premier salaire. Il était un commerçant importateur guinéen qui était revenu du Libéria à la faveur de la rébellion de Charles Taylor.
Après deux ans d’agent commercial, j’ai bénéficié en 1989 d’un recrutement de 132 enseignants à la fonction publique et affecté au lycée de Koubia en qualité de professeur de français pour un an.
Je fus muté l’année suivante au collège de Pilimili où j’ai passé trois ans de vie professionnelle en relation avec les populations de la Guinée profonde. Une expérience enrichissante qui m’a permis de faire mes premiers pas en administration scolaire et en politique.
Ma troisième affectation va me conduire au collège Moussoudou de Popodara pour un an. C’est de ce collège que je suis revenu à Conakry pour ma formation professionnelle à l’ISSEG pour devenir Professeur de lettres et Animateur Pédagogique de l’enseignement secondaire en 1996.
Cette formation qui était l’équivalent d’un master en éducation était un projet de la coopération française accordé à la Guinée pour relever le niveau de l’enseignement secondaire. Elle a été pour moi le soubassement et le socle sur lequel j’ai batti ma carrière d’expert en formation à la Commission Électorale Nationale Indépendante CÉNI en qualité de responsable de la formation pendant 11 ans. C’est le lieu de rendre hommage à tous ceux qui ont contribué à notre formation côté français et les professeurs guinéens dont Monsieur Togba Césaire KPOGOMOU qui a été mon Maître de stage.
Au terme de cette formation, j’ai enseigné et encadré les professeurs de français successivement au Collège 2 de Donka où j’ai assumé pendant une année scolaire la fonction de Directeur des études, au lycée Aviation et au lycée Sangoya.
Il faut rappeler que parallèlement à mon service d’enseignant dans les écoles publiques, j’ai été durant 9 ans le Proviseur du lycée confessionnel Protestant Emmaüs de ENTA Fassa. Un lycée phare de l’époque qui a formé des cadres intègres qui servent à ce jour dans l’administration publique et privée de notre pays.
En 2005, j’ai été sollicité pour donner des cours pendant trois ans à la faculté des lettres de l’Université de Sonfonia en qualité de vacataire. À la suite de mes prestations, j’ai été affecté officiellement en 2007 à l’Enseignement Supérieur en qualité de professeur de lettres.
C’est aussi à la fin de la même année 2007 que je vais être nommé commissaire à la Commission Électorale où je vais passer 12 ans d’intenses activités électorales et de formation diverses pour devenir ce que je suis aujourd’hui. Les occupations intenses à la CÉNI ne m’ayant pas permis à partir de 2008 de poursuivre mon service d’enseignement à l’université de Sonfonia. Je suis dans la phase des démarches pour la reprise des cours à l’université de Sonfonia.
Vie politique
En service à Pilimili, j’étais dans la sous-préfecture natale du feu Siradjo Diallo, premier président du PRP qui a été le premier parti que j’ai servi étant jeune cadre dans la localité. Nous avons organisé la première réception de Siradjo à Pilimili quand les partis ont été agréés en 1992. Une première expérience qui m’a fait vivre une ambiance politique pendant la réception d’un leader politique dans son fief. Suite à une affectation, j’ai quitté Pilimili pour Popodara sans être actif politiquement. Cest en 1993 que j’ai décidé d’intégrer l’Union pour le Progrès de la Guinée ( UPG) en adhérant à la philosophie politique de feu Jean Marie DORÉ qui était l’idole de la jeunesse à de ses interventions éclairées. Du comité de base à la sous section, de la section en passant par le bureau régional de Conakry, j’ai franchi toutes ces étapes et je me suis retrouvé à la tête du bureau régional de la jeunesse de l’ UPG à Conakry. Puis, du bureau régional, je me suis retrouvé à la tête du Bureau national où j’ai passé 8 ans en qualité de Président National de la jeunesse de l’UPG et c’est en ce temps qu’est né la Coordination de l’Opposition Démocratique (CODEM). J’ai été l’un des Vice-Présidents de la jeunesse de la CODEM qui était présidé par Monsieur Sacko du RPG. C’est cette jeunesse qui animait les mouvements politiques à l’époque à Conakry.
Au compte de mon parti, j’ai été délégué en 2005 pour prendre part aux premières négociations politiques du pays dans un dialogue national qui était présidé par l’honorable Décazy. Mais malheureusement, ce dialogue n’est pas allé loin après deux mois de concertation. Ce premier dialogue a échoué parce que le pouvoir militaire de l’époque n’était pour cette ouverture.
Mais puisque les revendications continuaient, on s’est retrouvé en 2006 pour un autre dialogue national qui avait quant à lui réussi. Ce dialogue national a été appelé Comité Paritaire. Il avait pour objectif de revoir les textes de loi portant code électoral , statut des partis politiques et subvention publique aux partis politiques. Nous avons mené ce dialogue pendant 6 mois et c’est à cette occasion que la CENI a été créée pour la première fois en 2006.
Le RPG avait boudé ce dialogue parce qu’il n’était pas sûr si ça allait aboutir. C’est dans la salle de la cérémonie de publication des conclusions du dialogue que le RPG par la voix de Monsieur Kalil Keita a adhéré aux résultats acquis de haute lutte. Quand la CENI est née, il fallait envoyé des représentants au sein de l’institution, c’est à cette occasion que je me suis retrouvé à la CENI en fin 2007.
Au niveau de mon parti (UPG) on m’a choisi parce qu’ils ont estimé que c’est moi qui ai suivi les négociations et que j’étais le mieux placé pour représenter le parti malgré qu’il y avait des juristes qui voulaient aussi être représentants à la Commission.
De 2007 à 2019, j’ai fait 12 ans à la CENI. Malgré les trois réformes qu’elle a connue, j’ai été toujours retenu. J’ai fait un an comme rapporteur de la commission formation entre 2008 – 2009 et quand ils ont créé le département formation en 2009 , j’ai été nommé directeur de la formation et de l’accréditation en fin 2009 où je suis resté pendant 11 ans à ce poste. À la CENI j’ai bénéficié de beaucoup de formations en Guinée et en l’étranger, notamment au Ghana deux fois. En 2009 pour la formation des formateurs BRIDGE dans le groupe des premiers experts francophones au compte de l’Union africaine. En 2014 pour suivre des cours sur la gestion des conflits en matière électorale. En Corée du Sud au siège de l’Organisation mondiale des Organes de Gestion des Élections, j’y ai été deux fois pour des formations de deux semaines chacune sur divers modules. Enfin, en République Dominicaine pour une semaine de formation. Il faut ajouter à celles ci les nombreuses formations que j’ai reçues au niveau national avec les experts nationaux et étrangers, et celles que j’ai données aux acteurs du processus électoral.
Transition à l’UPG et congrès électifs.
La disparition en janvier 2016 du défunt Président, l’Honorable Jean Marie DORÉ avait posé un problème de succession qu’il fallait résoudre conformément aux textes du parti.
Monsieur Henri Kpogomou a assuré l’intérim avec pour mission d’organiser le congrès qui devait élire un successeur pour pallier au vide laissé par le feu Président.
A l’issue du Congrès organisé en septembre 2016 par le Président intérimaire, Me Alfred Mathos, qui avait intégré le parti après la mort de feu Jean Marie a été élu président. J’étais moi même candidat à la présidence parce et j’avais rempli toutes les conditions y compris la caution pour être candidat, mais à deux jours du congrès, j’ai désisté pour des contraintes liées à ma qualité de commissaire au niveau de la CENI.
En janvier 2019, quand été libéré de la CENI, cela a coïncidé aux préparatifs du congrès du parti qui était en cours depuis mai 2018. Après plusieurs reports, ce congrès a finalement eu lieu en mars 2019. Je me suis porté candidat à la présidence et j’ai été élu le 3 mars 2019 pour présider les destinés de ce parti historique. Je suis le président de l’ UPG pour un mandat de 5 ans conformément aux statuts du parti.
Vie associative ( à insérer quelque part dans le texte)
Sur le plan confessionnel, étant fidèle de l’Eglise Protestante Évangélique de Guinée « EPEG », j’ai activement participé à la vie de l’église en passant par la formation à l’Ecole de dimanche, la chorale et les responsabilités au niveau de la jeunesse. De la présidence de la jeunesse au niveau de mon église locale de Gbessia, j’ai occupé le poste de Président régional de la jeunesse de Conakry avant de devenir le Président National de la jeunesse de cette église pendant 10 ans pour 2 mandats. Ce qui m’a permis d’occuper le poste de Secrétaire Exécutif de l’Union des Jeunesses Chrétiennes d’Afrique pour un mandat de 5 ans allant de 2004 à 2009. Ce mandat m’a permis d’organiser les congrès panafricains de ladite jeunesse à Libreville au Gabon et à Bamako au Mali.
Sur le plan communautaire, en plus de l’encadrement que j’exerce envers mon village et ma communauté linguistique Manon, j’ai été le Président de la Jeunesse de la Guinée Forestière à Conakry plus de 10 ans en partenariat avec la grande Coordination des Sages. Cela dénote de mon implication effective dans la vie de ma communauté et mes relations amicales avec les responsables des autres communautés avec qui j’ai tissé de bonnes relations dans nos différentes collaborations. C’est aussi une somme d’expériences qui me permet d’apprécier, sans me tromper, les problèmes globaux de notre Cher pays, la Guinée qui a tant besoin de l’équilibre national au delà de nos diversités pour amorcer son développement.
Transition à l’UPG et congrès électifs.
La disparition en janvier 2016 du défunt Président, l’Honorable Jean Marie DORÉ avait posé un problème de succession qu’il fallait résoudre conformément aux textes du parti.
Monsieur Henri Kpogomou a assuré l’intérim avec pour mission d’organiser le congrès qui devait élire un successeur pour pallier au vide laissé par le feu Président.
A l’issue du Congrès organisé en septembre 2016 par le Président intérimaire, Me Alfred Mathos, qui avait intégré le parti après la mort de feu Jean Marie a été élu président. J’étais moi même candidat à la présidence parce et j’avais rempli toutes les conditions y compris la caution pour être candidat, mais à deux jours du congrès, j’ai désisté pour des contraintes liées à ma qualité de commissaire au niveau de la CENI.
En janvier 2019, quand été libéré de la CENI, cela a coïncidé aux préparatifs du congrès du parti qui était en cours depuis mai 2018. Après plusieurs reports, ce congrès a finalement eu lieu en mars 2019. Je me suis porté candidat à la présidence et j’ai été élu le 3 mars 2019 pour présider les destinés de ce parti historique. Je suis le président de l’ UPG pour un mandat de 5 ans conformément aux statuts du parti.
Vie associative et religion
Sur le plan confessionnel, étant fidèle de l’Eglise Protestante Évangélique de Guinée « EPEG », j’ai activement participé à la vie de l’église en passant par la formation à l’Ecole de dimanche, la chorale et les responsabilités au niveau de la jeunesse. De la présidence de la jeunesse au niveau de mon église locale de Gbessia, j’ai occupé le poste de Président régional de la jeunesse de Conakry avant de devenir le Président National de la jeunesse de cette église pendant 10 ans pour 2 mandats. Ce qui m’a permis d’occuper le poste de Secrétaire Exécutif de l’Union des Jeunesses Chrétiennes d’Afrique pour un mandat de 5 ans allant de 2004 à 2009. Ce mandat m’a permis d’organiser les congrès panafricains de ladite jeunesse à Libreville au Gabon et à Bamako au Mali.
Sur le plan communautaire, en plus de l’encadrement que j’exerce envers mon village et ma communauté linguistique Manon, j’ai été le Président de la Jeunesse de la Guinée Forestière à Conakry plus de 10 ans en partenariat avec la grande Coordination des Sages. Cela dénote de mon implication effective dans la vie de ma communauté et mes relations amicales avec les responsables des autres communautés avec qui j’ai tissé de bonnes relations dans nos différentes collaborations. C’est aussi une somme d’expériences qui me permet d’apprécier, sans me tromper, les problèmes globaux de notre Cher pays, la Guinée qui a tant besoin de l’équilibre national au delà de nos diversités pour amorcer son développement.
Entretien réalisé par Saidou Diallo 00224664379620 onetopic84@gmail.com