Localité : Préfecture de Kouroussa
Problème : Violences communautaires
Date : Du 15 au 17 avril 2021
PROFIL DES COMMUNAUTES PARTIES PRENANTES DESCRIPTION DE L’INCIDENT
Démographie de base :
Kankan : Population : 2 097 257 hab. (2016).
Kouroussa : Population : 268 630 hab. (2014).
Géographie des points chauds :
Kouroussa : La préfecture de Kouroussa est une subdivision administrative de la région de Kankan, en Haute Guinée. Le chef-lieu est la ville de Kouroussa. Elle est subdivisée en onze (11) sous-préfectures : Babila, Balato, Banfélé, Baro, Cisséla, Douako, Doura, Kiniéro, Komola-Koura, Koumana et Sanguiana.
Situation Sociopolitique et Économique, les Ethnies et Activités menées en Haute
Guinée :
La haute Guinée est l’une des quatre (04) régions de la république de Guinée située à l’Est du pays. Elle est majoritairement peuplée de malinkés, et a pour principales activités : l’agriculture, le commerce et l’exploitation Acteurs directs : les orpailleurs, les forces de l’ordre, la société minière Kouroussa Gold Mining, les autorités administratives.
Personnes affectées : Les populations des différents quartiers touchés, les familles des victimes, les autorités locales, les agents de sécurité, les femmes, les enfants, les jeunes et la société Kouroussa Gold Mining.
Acteurs intéressés : les autorités locales, le Ministère de le Citoyenneté et de l’Unité Nationale, la Société civile, les leaders religieux.
Depuis quelques jours, la région de Kankan est confrontée à des séries de manifestations liées aux conditions de vie des populations. Dans la préfecture de Kouroussa plus précisément, des manifestations pour réclamer la fourniture en électricité et l’amélioration des conditions de vie des populations par l’exploitation d’une mine ont été signalées au courant de la semaine.
Dans la journée du samedi 17 avril 2021, des mouvements de contestations soldés par des affrontements violents entre populations et forces de l’ordre dans la préfecture, ont occasionné des morts d’hommes, des blessés et des dégâts matériels importants. Les populations de la localité accusent les autorités administratives et locales de les avoir dépossédés d’une mine artisanale au profit de certaines sociétés étrangères. Il s’agit du site d’exploitation de la société CASSIDY qui aurait été racheté par une nouvelle société dénommée Kouroussa Gold .
Mining. Situé à 3 kilomètres de la ville de Kouroussa, ledit site aurait été interdit aux orpailleurs suite à une décision des autorités. Les mêmes autorités auraient installé un PA (Poste d’Appui) pour protéger le lieu .
Selon les informations, les militaires déployés sur le lieu pour la garde, l’exploiteraient frauduleusement, ce qui auraient pousser les orpailleurs à envahir le site. Trois (3 ) d’entre eux ont été arrêtés et détenus par les militaires. Les orpailleurs se sont alors pris aux installations de la société en les détruisant.
Le jeudi 15 avril 2021, une délégation des orpailleurs s’était rendue chez le Gouverneur pour plaider en faveur des orpailleurs pour l’acquisition d’une portion de terre.
Le parti politique sur le site d’exploitation en vue de subvenir à leurs dominant en Haute Guinée, est le besoins. Cette demande des orpailleurs aurait été rejetée RPG Arc-en-ciel, qui est le parti au par le Gouverneur, qui a par la suite, aurait même pouvoir. demandé de déguerpir du site tous les orpailleurs.
La Haute Guinée ou région des décision du Gouverneur a irrité les orpailleurs qui ont savanes s’étend sur une superficie programmé une manifestation le samedi 17 avril 2021, de 96 667km² et couvre un autre pour exprimer leur mécontentent.
tiers du territoire national .
Elle Dans la matinée du samedi, après avoir barricadé la route compte 1,2 millions d’hab. dont Nationale Kouroussa-Kankan, les manifestants se sont 21% de la population totale du livrés à des jets de pierres contre les forces de défense et pays selon le dernier recensement de sécurité dont certains seraient venus de Kankan en de 2018. renfort des autres militaires qui étaient déjà sur place.
Son économie est basée sur le bilan chiffré de ces affrontements est de deux (02) morts, secteur agricole et minier lui huit (08) blessés, neuf (09) personnes arrêtées et des permettant de financier les dégâts matériels importants dont les résidences du Maire infrastructures locales. et du Préfet saccagées, la mairie de Kouroussa pillée, des La Haute-Guinée est considérée véhicules et plusieurs tracteurs endommagés, une forte comme la principale région somme d’argent emportée ainsi que certains autres biens aurifère de la Guinée avec le de valeurs. Les femmes orpailleuses qui se sont ajoutées bassin de Siguiri ( préfecture de aux hommes ont fermé marché central de la ville Siguiri, Kouroussa, Mandiana, paralysant toutes les activités de la journée.
Dinguiraye et Kankan) comme le
Une délégation composée du grand Imam de la ville.
plus riche en or.
Kouroussa, l’Inspecteur régional de la jeunesse de la culture et des arts et plusieurs autres cadres du gouvernorat de la région administrative de Kankan, conduite par le Gouverneur lui-même s’est rendue chez le doyen de Kouroussa pour une sortie de crise.
Conclusion
Ces derniers jours, des cas de violences qui affectent la paix et la cohésion sociale parmi les communautés sont enregistrés dans les préfectures de la Haute Guinée. Depuis janvier 2021, au moins dix (10) incidents liés aux conflits fonciers, à l’intolérance et à la vindicte populaire ont été recensés dans la région de Kankan avec des dégâts matériels et humains considérables.
Au nombre de ces localités affectées figurent Siguiri, Mandiana, Kouroussa et Kankan. Ces conflits récurrents dans la région trouvent leurs origines dans l’exploitation des richesses aurifères et agricoles .
Recommandations :
Au regard de la recrudescence des violences dans cette région et vu aussi sa proximité avec le Mali voisin , les risques de contagion à l’extrémisme violent et au terrorisme restent éminemment grands. Il est nécessaire alors pour les autorités administratives et locales et les populations de
Situation Tracking is a periodic analytical report designed by WANEP through its National Early 2 Warning System (NEWS) to monitor the changing trends of specific conflict threat as civil society support to peace and security in Guinea
ces localités de prendre des dispositions pratiques et efficaces pour éviter le pire. C’est pourquoi nous recommandons :
Aux autorités locales :
– De favoriser la participation et l’inclusion des jeunes et des femmes (les plus utilisés/vulnérables) dans les processus de prise de décision et/ou de prévention et gestion des conflits miniers.
Au gouvernement :
– De renforcer les capacités des autorités (administratives et locales) afin d’améliorer la gouvernance locale, faire appliquer les règles qui règlementent l’exploitation minière (artisanale et industrielle) et renforcer les mesures de mitigation de la corruption.
Aux agents des forces de sécurité :
– A poursuivre leur mission de sécurisation dans le respect des normes,
– A résister à toute forme ou tentative de provocation de la part des populations/ manifestants.
A la Société civile :
– De continuer à éduquer et sensibiliser les citoyens sur la non-violence et le renforcement de la cohésion sociale,
– De renforcer les capacités des acteurs communautaires en prévention et gestion des conflits,
– De mener des actions de plaidoyer à l’endroit des autorités pour l’observance des principes démocratiques et le respect des droits humains,
– De continuer sa mission de veille citoyenne en sensibilisant les communautés sur les lois fonciers et miniers existants.
A la population :
– De rejeter toute forme de violence et gérer de manière pacifique les conflits pour une cohésion sociale durable,
– De promouvoir le dialogue avec les autorités locales et les forces de l’ordre,
– De respecter les édifices publics ou symboles de l’État,
– D’éviter les actes de vandalisme et la vindicte populaire, – De faire confiance aux institutions dont la justice.
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