La fin de l’opération Barkhane annoncé par le Président Macron est dans sa forme anachronique.
Barkhane est au Sahel dans le cadre d’un contrat multilatéral bien clair, comment se fait-il que ce soit le président Macron seul qui en décide de la fin?
Ceci pour faire comprendre l’étendue de la problématique de cet appui militaire qui depuis 7 ans peine à apporter la quiétude aux populations maliennes et à celle du G5 Sahel dans son ensemble. Dans une moindre rigueur les populations n’y voient même pas de perspectives heureuses et encourageantes. Na ! bien au contraire le deuil se prolonge et s’intensifie.
Le leadership de la France dans la lutte contre le terrorisme dans le G5 Sahel connaît des ambiguïtés notoires dans la collaboration avec les forces locales des différents pays membres.
Rappelez-vous que des autorités militaires et politiques maliennes comme burkinabè ont dénoncé un certain nombre de faits dont :
la transmission des informations en temps réel aux forces locales,
le survol d’engins français dans l’espace aérien sans autorisation, suivi souvent d’attaque au sol,
le blocus entretenu de Kidal depuis 2014 considéré par des autorités politiques maliennes comme l’épicentre du djihadisme,
l’incapacité de la France pays détenant le droit de veto à plaider pour l’actionnement du chapitre7 de la charte de l’ONU tant souhaité par les chefs d’Etat du G5 Sahel,
la nouvelle situation au Mali impulsée par Assimi Goïta vice-président devenu Président du Mali sous l’onction populaire,
enfin la réprobation légitime de la jeunesse africaine de cette présence militaire française qui à ses yeux apportent plus de malheur que de bien.
C’est face à toutes ces réalités de désaveu dure et ardue vis-à-vis de la France qu’elle se souvenant fraichement de sa débâcle 1958 a Dien Bien phu a lâché du lest en annonçant unilatéralement la fin de l’opération Barkhane après une brève suspension.
Macron annonce contre toute attente en maître des lieux face à nos chefs d’état, une transformation profonde de l’intervention militaire française par la mise en place d’une alliance internationale anti-djihadiste autour de la Task force TAKUBA qui regroupe déjà des forces du G7 et de l’Otan.
Pourquoi tant d’insistance à vouloir donner son aide, son appui ?
C’est un pas en avant deux pas en arrière car c’est déposer un treillis pour en revêtir un autre.
Les chefs d’état du G5 Sahel doivent s’assumer courageusement en exigeant purement et simplement l’activation du chapitre 7 de la charte des nations unies lors des concertations prochaines annoncées par le président Macron.
Une force onusienne parait plus neutre donc serait plus efficace si nos chefs d’état estiment qu’au niveau sous-régional ils sont incapables d’assurer la défense des frontières et la sécurité de leur population.
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