En Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas et au Luxembourg, les averses doivent cesser ce week-end, mais partout fleuves et rivières ont débordé et tout emporté sur leur passage: des maisons, des voitures et des vies aussi. Au moins 153 personnes au total ont trouvé la mort dans ces inondations dont 133 en Allemagne. Dans l’ouest du pays, dévasté, l’émotion est grande au sein de la population, mais aussi parmi les responsables politiques car 2021 est une année électorale.
La catastrophe de cette semaine rappelle avec un bilan humain bien plus lourd cette fois les inondations importantes qu’avait connues l’Allemagne en 2002 et en 2013. A chaque fois, il s’agissait comme en 2021 d’une année électorale. Il faut donc pour les responsables trouver la juste mesure pour ne pas être accusés d’un côté d’un manque d’empathie, de l’autre d’exploiter l’événement à des fins politiques.
« Nous ne vous laisserons pas seuls dans cette terrible situation et nous contribuerons à la reconstruction » a assuré Angela Merkel, qui a participé hier vendredi, en ligne, à une réunion du gouvernement de Rhénanie-Palatinat. La chancelière pourrait se rendre sur place. Après avoir ouvert les mannes budgétaires contre la pandémie, Olaf Scholz, candidat à la chancellerie des sociaux-démocrates veut rester généreux. Il était sur le terrain jeudi et doit présenter mercredi prochain en conseil des ministres un plan d’aide du gouvernement. L’argent ne manquera pas a-t-il précisé. En 2013, un fonds de huit milliards d’euros pour huit régions concernées avait été mis en place et environ 80% des dégâts avaient été pris en charge par cette manne.
La candidate des Verts à la chancellerie Annalena Baerbock, sur la défensive après de nombreuses critiques, veut se rendre sur le terrain mais sans y associer la presse pour ne pas être accusée de récupération politique.
Plus que jamais l’environnement et les conséquences du réchauffement climatique vont figurer au cœur de la campagne électorale qui commence. Le ministre de l’Intérieur conservateur a estimé que ces changements expliquaient la catastrophe actuelle.
Armin Laschet, qui ne s’est pas illustré dans le passé comme un foudre de guerre en matière de protection de l’environnement, estime qu’il faut renforcer les efforts sur ce dossier. C’est aussi ce qu’a déclaré plus solennellement le président de la République, Frank-Walter Steinmeier, qui est ce samedi sur le terrain. Les experts réclament une meilleure prévention pour éviter de telles catastrophes, des mécanismes d’alerte plus efficaces et à long terme un engagement plus résolu contre le réchauffement climatique.
RFI Afrique