Du 06 au 09 juillet 2021, lors d’un atelier national à Mamou, plus de quatre-vingt fonctionnaires de la chaîne pénale en charge de l’application des lois ont été outillés sur le phénomène de la criminalité organisée sur les espèces et les forêts et notamment le trafic transnational.
La fondation WCF et l’ONG WARA ont initié une série de trois formations qui se dérouleront en 2021 avec l’appui de leurs partenaires financiers et en collaboration avec le Ministère de la Justice et le Ministère de l’Environnement pour accroître la capacité nationale dans la répression de la criminalité transnationale liée aux espèces sauvages et aux forêts. L’objectif étant de renforcer les capacités de plus de 250 fonctionnaires en charge de l’application des lois lors de ces formations.
Un total de 80 fonctionnaires a été outillé à travers ce premier atelier. Les participants étaient des magistrats, des agents de la Brigade Nationale de lutte contre les crimes sur la faune et flore, des agents de l’Office guinéen des Parcs et Réserve (OGPR) et des cantonnements forestiers des régions administratives de Mamou, Labé et Boké.
Ces ateliers font suite à deux ateliers du même genre réalisés par WARA à Mamou et Labé en décembre 2019 et qui ont permis de former 90 magistrats et officiers de la Brigade Nationale de lutte contre les crimes sur la faune et flore.
Lors de ces ateliers, les participants sont notamment formés sur la criminalité organisée liée aux espèces sauvages, son lien avec les autres types de crimes organisés, la corruption et le financement du terrorisme (via l’ivoire d’éléphant), le renseignement, les techniques d’enquêtes sous couvertures, le fonctionnement des réseaux criminels, l’identification des chaines d’approvisionnement, les méthodes de dissimilation de la contrebande par les réseaux criminels, les opérations d’arrestations, le rôle du magistrat dans la lutte contre la criminalité organisée et enfin le suivi des affaires en Justice. Puis également sur la convention CITES, les nouveaux codes de faune et forestier, la collaboration internationale et inter-institutionnelle dans la répression de cette criminalité, puis enfin sur les meilleures pratiques internationales pour renforcer l’intervention de la justice pénale face à la criminalité liées aux espèces sauvages en recouvrant à la législation nationale.
A ce jour, grâce à la volonté du Gouvernement Guinéen et à la fructueuse collaboration durant 10 ans entre WARA et les départements de la Justice, de la Sécurité, de l’Environnement, des Douanes, environ 250 trafiquants majeurs nationaux et internationaux ont été arrêtés, 2000 objets de contrebande confisqués, 2000 animaux vivants saisis et relâchés dans la nature. Environ 1500 fonctionnaires ont été formés pour accroitre la capacité nationale à traiter les cas de trafics d’espèces sauvages et de bois. Les acquis sont très importants, cependant des défis restent à relever dans ce combat sans fin.
Pour rappel, le commerce illégal des espèces sauvages est un crime organisé transnational et occupe le 4ème rang du commerce illicite dans le monde après celui de la drogue, du blanchiment et des êtres humains. Il amasse des bénéfices illicites au profit des réseaux criminels impliqués de 23 milliards de dollars chaque année. Il implique parfois des groupes armés terroristes, ce qui est une menace pour la sécurité, la stabilité et l’économie qui sont une préoccupation mondiale de nos jours.
Tamba Oularé