Chers lecteurs, votre rubrique loupe-portrait, s’intéresse dans ce nouveau numéro à Mamadou Mouctar Bah journaliste international qui n’est pas à présenter. Mais , comme nous avons promis de vous apporter l’information dans toute sa dimension , nous projetons la loupe sur ce confrère et doyen.
Lisez !
Mamadou Mouctar Bah est né vers la fin des années 50 à Issayah dans le district de Fitaba près de Pita . Il est inscrit à l’école de son village en décembre 1964. Dans cette école d’une, c’était une et c’était la première fois que son village obtient une école. Pendant 6 ans c’est la même promotion qui étudiait, il n’y avait pas eu de nouveaux élèves.
Il est rentré au collège en octobre 1970 à Pita. Deux ans au collège, il rejoint la capitale guinéenne Conakry. Le jeune mouctar ne voulait plus aller à l’école donc , il a fait une année sans étudier. Mais comme il le disait, il a été récupéré pour être inscrit au collège du 2 Août actuel collège 1 donka en électromécanique.
Il a eu son BEPC en 1974. Toujours au 2 août, il a décroché son bac en 1977 en mécanique générale. Contrairement à ce que mouctar Bah a étudié (mécanique) il se retrouve en agronomie à Sonfonia. En ce temps, il fallait être un enfant d’un ministre ou d’un cadre pour aller en économie, santé, droit… en agronomie, malgré qu’il ne comprenait rien le jeune Mouctar a fait deux ans avant que Sékou n’ordonne que tous les étudiants partent en campagne pour cultiver dans son qu’onappelleles FAPA ( ferme agro pastoral d’arrondissement). Pour cela, Mouctar Bah a été envoyé à Tormelén dans Fria, où il est resté près d’un an en fin 1979. Non satisfait de ces études qui ne correspondaient à son rêve, il décide de quitter la Guinée pour la côte d’ivoire. Mais ,en ce temps, avec la révolution, il était impossible de voyager avec une carte d’étudiant . Pour cela , il a emprunte la carte d’identité d’un de ses cousins tailleur effectuer le voyage. Il s’embarque dans le train et trois jours plus tard il arrive à Kankan la capitale de la haute Guinée.
Maintenant Voyage vers la frontière Ivoirienne
« On est arrivé dans un village qu’on appelle Kallafila ( mandiana) vers la frontière. Les gendarmes qui étaient là nous ont réclamé les cartes d’identités. Ils nous disent que la frontière est fermée juste pour qu’on paie la restauration de leurs femmes. Le lendemain à 9h il fallait restituer nos cartes d’identité. On appelle tout le monde, moi j’attendais qu’on appelle Mouctar Bah j’avais oublié que la carte d’identité que j’ai possédait le titulaire s’appelle Ibrahima Bah. Le gendarme a appelé Bah Ibrahima plusieurs fois j’étais assis comme si le rien n’était. C’est quelqu’un qui m’a dit en poular qu’on m’appelle. Je suis venus prendre ma carte le gendarme a dit regarde moi ce mouton là j’ai fait semblant comme si je ne comprends pas français.»
Oui, il fallait , parce que si , on se rendait compte que c’est un étudiant il allait se retrouver au camp Boiro.
Mouctar Bah est hors du pays .
Arrivé à la rivière Baranama qui office de frontière entre les deux pays , Mouctar a préféré aller à la nage pour éviter tout soupçon sur lui .
Le désormais ancien étudiant guinéen est dans le sol ivoirien . « Après avoir traversé les frontières, on s’est embarqué dans un bus destination d’une localité de la côte d’ivoire qu’on appelle Miningnan où , un parent m’a donné deux-pièces de 50 cfa pour aller prendre du café dans un café et c’est là que j’ai entendu pour la première fois la musique de Daouda sentimental ‘’la femme de mon ppatron ».
De là, on est allé toute la nuit jusqu’à arriver dans une ville qu’on appelle Daloa ,après Bouaflé. 1 h plus tard nous sommes à Yamoussou Kro le village de Papa Houphouët Boigny .
Puis , on a quitté là à 5h, on est arrivé sur l’autoroute plus de 150 kilomètres d’Abidjan où à chaque 5 km il y a un cabine téléphonique imaginez en 1980. On est arrivé à Abidjan j’ai vu Abidjan c’était ma première fois. »
Pour se mettre en forme avant de reprendre les études , Mamadou Mouctar Bah va s’abonner à la bibliothèque nationale pour 6 mois.
Ainsi, il est allé s’inscrire aux services d’examen pour affronter le bac après avoir fait des années d’études universitaires en Guinée.
Quand il a eu son examen, il devait s’inscrire à l’université , mais, il fallait avoir une carte consulaire. Mais, le problème était que les étudiants guinéens à l’étranger sont considérés comme des apatrides, ils ne pouvaient aller à l’ambassade de Guinée au risque de se faire kidnapper et se rapatrier en Guinée.
« J’avais un cousin commerçant qui est allé corrompre le consul de d’alors de Guinée qui l’a remis une carte consulaire vierge sur laquelle on avait apogé que le cachet. C’est moi-même qui ai rempli et signé. Je suis allé m’inscrire en faculté de droit pour 5 ans. Pendant ce temps , je collaborais avec des journaux, parce que, avant que je quitte la Guinée je faisais le journalisme amateur depuis le lycée de Donka jusqu’à Sonfonia. A l’époque c’est moi qui faisait le reportage dans les compétitions inter scolaire et universitaire à Conakry. Mes patrons certains sont vivants comme Oumar Dieng , Check Fantamady Condé et feu Sekou Castro Kourouma qui avait créé un journal qu’on appelait Kharandy sport et Jean Somaouro.
Revenons à Abidjan, je suis allé voir Kanté boubacar un journaliste guinéen qui était réfugié en côte d’ivoire, mais , il se méfiait de moi parce je venais de la Guinée et, c’était de bonne guère .
Parce que la révolution de Sékou Touré était très dangereuse ».
Après quatre mois, Mouctar Bah a pu convaincre Kanté boubacar qui l’a finalement écouté . Il m’ a accepté et m’a aidé dans le monde de la presse. Kanté était en ce moment avec le grand journaliste Zairois Tshimpunpun wa Tshimpunpun qui venait de temps en temps en Guinée. Ils étaient nombreux des journalistes africains que le jeune étudiant Mouctar Bah a côtoyé à Abidjan . Ils étaient ensemble régulièrement. Alors , ils ont créé un journal qu’on appelle Afrique-sports, ils ont approché le jeune Bah soif du savoir , passionné du métier journalisme. Il a écrit aussi pour le journal week-end sports , mimos magazine ( le jour de l’Asec d’Abidjan .
Après le tour de ces médias, il a gardé la main jusqu’à la fin de l’université en droit. Puis, il s’est ’inscrit en communication pour deux ans. Pendant ce temps, Mouctar est allé proposer ses services à la BBC dans l’émission la vie du sport. En cette période, il y avait pas bbc français c’était anglais seulement. Bah a été accepté à la rédaction de la BBC. De 1986-7-8 il était journaliste à la BBC.
« A l’initiative de la correspondante de la BBC à Abijan , je suis j’allais proposer mes services aussi à l’AFP. Ils m’ont dit ça tombe bien, il y avait un tournoi africain du judo qu’on a organisait à Abidjan, ils m’ont demandé de le couvrir. C’est comme ça ils m’ont gardé quelques mois . Et, ça coïncide à la démocratisation de la côte d’ivoire c’était en 1999. À l’avènement du multipartisme, on me disait d’aller couvrir les manifestations avec l’opposition dans les quartiers Abidjan et partout en côte d’ivoire. J’étais le seul Africain qui travaillait avec eux donc j’étais mieux placé pour couvrir les activités politiques. Donc de février 1990 jusqu’à maintenant là je travaille à l’AFP. »
La guerre au Libéria
Mouctar Bah est devenu le grand journaliste qui couvre les grands événements , il devient incontournable à l’ AFP. Il a couvert du début à la fin la guerre au Libéria.
« Charles Taylor venait me chercher au bureau de l’AFP d’Abidjan pour qu’on aille ensemble à leur base qui était à Danané près de la frontière Ivoiro-guineeo-Liberienne ,parce qu’ils voulait qu’on parle d’eux et nous aussi on voulait savoir ce qu’ils faisaient . Chaque fois qu’ils voulaient attaquer la Guinée je prévenais à l’avance l’ ambassadeur de Guinée à Abidjan notamment, Mohammed Lamine Koly oncle du ministre Papa Koly Kourouma. Ils s’attaquaient à la Guinée parce que Lansana Conté avait envoyé des soldats pour protéger Samuel Doe . Charles Taylor, Prince johnson (Libéria), Fodé Sankho ( Sierra Leone) Djibril Diallo ( Guinée Bissau) Samba Sagnang ( Gambie) étaientt les grands acteurs des guerres au Libéria et de la Sierraleone. »
Mouctar Bah au bercail
En octobre 1996 l’AFP décide d’envoyer Guinée pou, Mouctar Bah Pour remplacer Amirou Barry qui était également le Directeur adjoint de l’AGP . Entre-temps, le correspondant de RFI qui était en Guinée Serge Daniel avait été expulsé par Alseny René Gomez le tout-puissant ministre guinéen d’alors . Et, lorsque les responsables de RFI ont appris que l’AFP a envoyé Mouctar Bah en Guinée, ils ont décidé de ne plus envoyer un autre correspondant . Mouctar Bah qu’ils connaissaient bien a été approché par la radio mondiale c’est comme le parfait amour est né entre cet éminent journaliste et RFI.
Conseil
« Il faut croire en soi, croire en ce qu’on fait, aimer ce qu’on fait. Etre conséquent avec ce qu’on fait et avec soi-même. Il ne faut surtout pas que tes sentiments se fassent ressentir sur ton boulot. Tu ne va jamais être d’accord avec tout le monde . Certains vont te dire que tu es imbécile, nul ,tu ne connais pas ton travail et d’autres vont te dire que tu es extraordinaire , tu es formidable. Je dis bien que tu seras jamais d’accord avec tout le monde. Bon courage ! »
Saidou Diallo loupeguinee.com 00224664379620 onetopic84@gmail.com