Depuis plus d’une décennie, je n’ai eu de cesse d’entendre parler de dialogue permanent inclusif inter-guinéen toujours nous venant du côté du pouvoir public en direction des citoyens d’une même communauté nationale sans que n’apparaisse, jusqu’à date, la moindre fumée blanche annonçant la fin de ce dialogue portant sur lui, en timbre, la marque 《 LES GUINÉENS SE SONT
RÉCONCILIÉS POUR LE SIÈCLE DES SIÈCLES 》
S’agissant du dit dialogue permanent inclusif, de quoi pourrait-il encore ou seraitil encore question, en termes clairs, précis et nets?
Ne s’agirait-il pas encore de réunir autour de la même table à géométrie variable, les mêmes enfants d’un même pays pour les amener à se regarder dans le creux de l’œil, pour se dire enfin toutes les vérités, les vérités liées au parcours de leur humanité, de leur histoire commune, de leur destin commun et singulier, un destin de tous les enjeux, un destin lié aux convulsions, à l’ondoyance et à la diversité des hommes aux appétits nombreux et divers, individuels et collectifs jamais défaits de leur égoïsme?
Le combat mené par les Guinéens contre la pénétration et la domination françaises sous le leadership de nos héros nationaux, notamment l’Almamy Samory Touré, Alpha Yaya DIALLO, Dinah Salifou, Zégbéla Togba, le Roi Koniagui etc… suivi de celui des pères de l’indépendance nationale, ce noble combat s’est illustré d’un exceptionnel patriotisme, de marques de bravoure à toutes épreuves, de courage, de témérité à nuls autres pareils, de volonté et de détermination rarement égalées pour notre meilleur épanouissement équilibré et stable.
Le tribut payé en a été lourd et de toutes natures. Le volume des sacrifices consentis était au prorata du degré d’attachement à la plénitude de nos valeurs aussi bien en ampleur qu’en amplitude. Rien n’a été occulté, sous estimé ou surestimé.
Tout à été conduit avec mesure dans la discipline, l’amour partagé, la rigueur, le respect mutuel et la fermeté, tous animés de l’invincible volonté et la détermination de fer d’aller jusqu’au bout, jusqu’à la victoire historique celle de la reconquête totale et entière de toutes nos valeurs humaines.
Il est de l’impérieux devoir de chacun et de nous tous, sans exclusive, de nous préoccuper constamment, dans l’unité et la solidarité agissante, de la conservation de ces acquis qui constituent, du reste, à la fois le contenu et le contenant de notre patrimoine civilisationnel, de notre couvert historique.
Le changement qui est le dominateur commun entre le monde biologique et celui naturel ne doit pas nous faire perdre nos repères respectifs.
Dans ce cadre, il est utile de rappeler ou d’affirmer aux compatriotes que chaque État, que chaque Nation, que chaque République, que chaque Régime, de quelle que nature qu’il soit, normal ou d’exception, a, dans un coin de son costume, ou de son manteau, une tâche de sang humain. Autrement dit, aucun Régime n’est innocent.
Le parcours de l’histoire de l’humanité entière nous en offre les meilleurs exemples, les étiquettes les mieux élaborées et mieux illustrées pour mieux nous camper sur nous mêmes et sur ce qui nous entoure et nous contient.
Chaque jour qui apparaît doit être compris comme étant un temple de savoirs, une mine, un buffet permanent pour la nourriture de l’esprit humain.
S’agissant particulièrement du cas purement guinéen celui porté sur les crimes reprochés à la 1ère et à la 2ème Républiques, qui d’entre nous pourrait-il en assumer l’entière responsabilité?
Les véritables éventuels responsables ou auteurs, n’étant plus de ce monde, pourquoi ne pourrions-nous pas accepter de tourner cette page douloureuse de notre histoire.
Par contre, CAPITAINE DADDIS CAMARA et Pr Alpha Condé pourraient valablement être interpellés pour les crimes collectifs enregistrés pendant leurs gouvernances respectives.
Eux, lorsque les faits auraient été avérés fondés, pourraient comparaître effectivement devant la commission vérité/ réconciliation mise en place à cet effet au terme des sanctions à eux infligées par les autorités compétentes en la matière.
De mémoire de Citoyen des 7 dernières décennies, je n’ai pas souvenance des affrontements inter-ethniques guinéens accompagnés de carnages qui pourraient aujourd’hui justifier le regroupement des GUINÉENS autour d’une table de réconciliation nationale.
Les véritables problèmes qui interpellent aujourd’hui la conscience collective parce que réels, c’est entre autres, ceux liés à la nature des relations existantes entre les partis politiques qui tardent encore à comprendre l’importance de leur unité nécessaire et indispensable à la réussite de l’œuvre historique celle de pouvoir créer toutes les commodités de bonheur et de confort pour les Guinéens de tous bords confondus.
Leur mutuelle compréhension aiderait efficacement à conférer à la transition en cours plus de stabilité et de chance de réussite évidente.
Il est dans l’intérêt de tout le monde, que toutes les parties prenantes, notamment le pouvoir public, les Partis Politiques et toutes les composantes de la Société Civile se mettent d’accord pour le respect rigoureux de la loi, autrement di, de la Constitution Nationale pour qu’il y’ait la paix, la stabilité, la concorde et l’esprit de solidarité et de justice pour tous.
A l’allure où va la mise en œuvre de toutes les actions initiées par la transition via sa charte (beaucoup d’étincelles électriques dans l’espace aérien guinéen suscitant inquiétudes et peur), il y’a l’impérieuse nécessité d’envelopper le tout dans un manteau des plus humains parce que respectant la personne pour laquelle ces actions sont conçues et menées, dans sa dignité et dans sa liberté, bref de tous ses droits humains.
Tous, sachons garder raison pour comprendre que c’est toujours la Guinée qui gagne.
CONAKRY LE 19 FÉVRIER 2O22
HONORABLE ELH SÉKOU BÉKA BANGOURA
DABOMPA COMMUNE DE MATOTO
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