Au 90e jour de l’invasion russe en Ukraine, ce mardi 24 mai, suivez en direct les dernières informations sur le conflit qui entre dans son quatrième mois.
► La guerre en Ukraine entre dans son quatrième mois, au moment où les troupes russes concentrent leur offensive sur la dernière poche de résistance de la région de Louhansk, dans le Donbass.
Les points essentiels :
► Les forces ukrainiennes pilonnent désormais les positions russes avec des systèmes d’artillerie occidentaux tout nouvellement acheminés, a indiqué à l’AFP un porte-parole de l’armée ukrainienne.
► Les sanctions de la communauté internationale contre Moscou « devraient être maximum », avec notamment « aucun commerce avec la Russie », a déclaré le président ukrainien lors d’un discours en visioconférence durant la réunion du Forum économique mondial à Davos.
► Le premier soldat russe jugé pour crime de guerre depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie a été reconnu coupable et condamné à la prison à perpétuité lundi à Kiev.
► Vingt pays se sont engagés à fournir des armes supplémentaires à l’Ukraine pour faire face aux forces russes lors d’une réunion des alliés ce lundi.
13h22 : Le coût total de la reconstruction de l’Ukraine est impossible à quantifier, selon le ministre des Finances allemand
Le ministre allemand des Finances, Christian Lindner, a déclaré qu’il était impossible de dire combien coûterait la reconstruction de l’Ukraine, qui se concentre actuellement sur la lutte contre les troupes russes. Fournir une aide à la reconstruction à Kiev n’était pas seulement la responsabilité de l’Europe, mais aussi des organismes internationaux, a ajouté Lindner après la réunion de mai des ministres européens des Finances.
13h22 : Le coût total de la reconstruction de l’Ukraine est impossible à quantifier, selon le ministre des Finances allemand
Le ministre allemand des Finances, Christian Lindner, a déclaré qu’il était impossible de dire combien coûterait la reconstruction de l’Ukraine, qui se concentre actuellement sur la lutte contre les troupes russes. Fournir une aide à la reconstruction à Kiev n’était pas seulement la responsabilité de l’Europe, mais aussi des organismes internationaux, a ajouté Lindner après la réunion de mai des ministres européens des Finances.
12h50 : Dernière mise à jour du ministère de la Défense britannique sur la situation en Ukraine
12h40 : La CEDH demande à l’Ukraine de mettre en sécurité des migrants retenus près du front
La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a demandé à Kiev de mettre « immédiatement » en sécurité deux migrants retenus près d’Odessa, non loin du front, une situation dénoncée par des ONG qui pointent d’autres cas similaires, a-t-on appris mardi auprès de la CEDH et de l’avocate des migrants. Le gouvernement ukrainien « devrait déplacer immédiatement les requérants vers une zone plus sûre (dans le pays) et prendre toutes les mesures jugées nécessaires pour assurer leur sécurité face au conflit armé en cours », a indiqué la Cour dans sa décision rendue vendredi, dont l’AFP a obtenu copie. « L’un (des requérants), d’origine palestinienne, a été libéré mais rien pour l’instant n’a été fait pour l’autre », a indiqué à l’AFP leur avocate, Me Daria Sartori, qui n’a pas précisé, « pour des raisons de sécurité », la nationalité de ce dernier.
Elle avait saisi la Cour
basée à Strasbourg selon une procédure d’urgence qui permet d’ordonner des « mesures provisoires » lorsque les requérants sont exposés à « un risque réel de dommages irréparables ». La CEDH a demandé aux autorités ukrainiennes de lui fournir des informations relatives notamment aux conditions de détention et aux moyens qu’elles entendent déployer pour « protéger leur vie ». Kiev a jusqu’au 30 mai pour répondre.
12h30 : John Kerry appelle à ne pas sacrifier le climat sur l’autel de la guerre
La guerre en Ukraine ne doit pas servir de « prétexte » pour relâcher les efforts en matière de transition énergétique, a plaidé mardi à Davos l’émissaire américain pour le climat, John Kerry. « Nous ne devons pas permettre la création d’un faux récit selon lequel ce qui s’est passé en Ukraine rend inutile la nécessité de poursuivre et d’accélérer ce que nous faisons pour résoudre la
la crise du climat », a estimé le dirigeant américain lors d’une conférence de presse pendant la réunion du Forum économique mondial. Selon lui, « nous pouvons faire face à la crise ukrainienne ainsi qu’à la crise énergétique, tout en faisant face à la crise climatique. Personne ne devrait penser que la crise ukrainienne est un prétexte pour soudainement étendre les anciens types d’infrastructures ».
L’invasion russe en Ukraine a entraîné un profond bouleversement sur les approvisionnements en énergie, Moscou étant un des principaux exportateurs mondiaux de pétrole et de gaz, surtout en ce qui concerne l’Europe qui souhaite réduire rapidement sa dépendance aux hydrocarbures russes.
12h15 : À Kherson, la seule ville réellement sous contrôle du Kremlin, les autorités russes s’organisent
L’administration de la région ukrainienne de Kherson, nommée par la Russie, va demander à Moscou d’installer une base militaire sur son territoire, selon l’agence de presse russe RIA Novosti. La Russie a commencé à introduire le rouble russe comme monnaie avec des plans pour intégrer la région comme partie du territoire russe.
Selon le chef adjoint de ce que la Russie appelle « l’administration régionale civilo-militaire » de Kherson, ils n’ont « pas l’intention de devenir une république indépendante distincte. Leur tâche principale est d’être un sujet au sein de la Fédération de Russie ». Il a également déclaré que les écoles et les universités seraient gérées en russe mais que des classes ukrainiennes pourraient également être formées à la demande des parents.
12h00 : Dans le cadre d’une candidature à l’Otan, la Suède et la Finlande envoient une délégation à Ankara
La Suède et la Finlande vont envoyer des délégations à Ankara cette semaine, avec l’espoir de convaincre la Turquie de ne plus s’opposer à leur candidature pour rejoindre l’Otan, indique ce mardi le ministre finlandais des Affaires étrangères.
« Quand on voit les problèmes arriver, bien sûr, on prend la voie diplomatique. Nous envoyons nos délégations visiter Ankara, depuis à la fois la Suède et la Finlande. Cela se passera demain », a dit Pekka Haavisto lors d’une table ronde à Davos, où le Forum économique mondial organise une réunion cette semaine.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a poussé Helsinki à repenser la position qui l’avait longtemps fait rester en dehors de l’Alliance atlantique, a rappelé le ministre. « Nous pensons que l’Otan est un groupe de 30 pays démocratiques avec des valeurs communes et une coopération transatlantique très forte, et c’est ce que nous recherchons en ce moment », a-t-il ajouté.
Selon un communiqué du ministère turc des Affaires étrangères, le porte-parole de la présidence, Ibrahim Kalin, et le vice-ministre Sedat Onal participeront à la réunion qui se tiendra demain mercredi.
Selon la télévision privée turque NTV, qui cite le ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu, Ankara a préparé un « projet d’accord » qui servira de base aux discussions. La Turquie veut des « garanties » qui peuvent être données dans un accord officiel et signé.
11h45 : La justice russe ordonne l’arrestation de deux blogueurs pour avoir discrédité l’armée
Un tribunal de Moscou a ordonné ce mardi le placement en détention par contumace de deux blogueurs russes, accusés de discréditer l’armée russe et son offensive en Ukraine. Michael Nacke, qui anime hors de Russie un blog vidéo sur YouTube comptant plus de 700 000 abonnés, est accusé d’avoir diffusé des informations mensongères sur les forces armées russes, selon le tribunal Basmannyi de Moscou, qui a ordonné son placement en détention, selon son site. Veronika Belotserkovskaïa, blogueuse et autrice de plusieurs livres de cuisine qui vit en France, est accusée du même crime. Le tribunal a également ordonné son placement en détention par contumace, selon l’agence Tass. Il lui est reproché de s’être exprimée sur l’offensive sur son compte Instagram.
La diffusion d’informations mensongères sur les forces armées russes est passible d’une lourde peine de prison et a été défini en droit russe juste après que Vladimir Poutine a ordonné l’offensive contre l’Ukraine le 24 février dernier. Il est ainsi notamment interdit d’employer les termes de guerre ou d’invasion au sujet de l’offensive russe, ou d’accuser l’armée de crimes de guerre.
De nombreux critiques du régime mais aussi de simples internautes critiques de cette offensive font l’objet de poursuites de ce type ou ont été incarcérés, comme l’opposant Vladimir Kara-Mourza ou l’artiste Alexandra Skotchilenko. « Je prends cette arrestation par contumace, et l’affaire en général, comme le signal que le Kremlin voit des risques dans les informations que nous essayons de diffuser parmi les citoyens.
russophones », a réagi auprès de l’AFP Michael Nacke. « Cela signifie que ce que nous faisons est juste et que les autorités le prennent comme une menace », a-t-il ajouté. « C’est la raison pour laquelle nous allons continuer, car il n’y a rien de plus important maintenant que d’arrêter cette guerre ».
11h10 : Le ministre français chargé de l’Europe « convaincu que l’Ukraine fera partie de l’UE »
Le ministre délégué français chargé de l’Europe, Clément Beaune, s’est dit « convaincu » ce mardi que l’Ukraine ferait un jour partie de l’Union européenne, tout en insistant sur l’idée d’une communauté politique européenne permettant d’« ouvrir une perspective » à Kiev en attendant une adhésion effective. « Je suis convaincu que l’Ukraine fera partie de l’Union européenne », a déclaré M. Beaune après un entretien avec la vice-Première ministre ukrainienne Olga Stefanichyna, en visite à Paris.
Dimanche, M. Beaune avait déclaré que l’adhésion de l’Ukraine à l’UE prendrait « 10 à 15 ans ». « J’ai donné des dates illustratives pour expliquer qu’un processus d’intégration complète à l’Union européenne est long », a souligné le ministre mardi en vantant de nouveau l’idée d’une communauté politique européenne.
11h00 : La Russie prépare une loi abolissant la limite d’âge pour s’engager dans l’armée
La Russie prépare la suppression d’une limite d’âge pour s’engager dans l’armée, selon l’ordre du jour de mercredi de la Douma, chambre basse du Parlement russe, un texte déposé en pleine offensive contre l’Ukraine. « Le but du projet de loi est d’éliminer la limite d’âge pour les citoyens en âge de travailler (…), à laquelle ils ont le droit de conclure le premier contrat de service militaire », indique la note explicative du projet de loi.
Selon cette note, seuls les citoyens âgés de 18 à 40 ans sont actuellement autorisés à conclure un premier contrat avec l’armée. Pour les citoyens étrangers, la fenêtre est de 18 à 30 ans. Or, « pour l’utilisation d’armes de haute précision, le fonctionnement d’armes et d’équipements militaires, des spécialistes hautement professionnels sont nécessaires », donc plus âgés.
Cette loi permettrait d’aider à « attirer des spécialistes dans des domaines populaires, principalement liés aux civils (soutien médical, ingénierie, maintenance, exploitation, communications, etc.) pour le service militaire sous contrat », indique le document.
10h45 : Le métro de Kharkiv a rouvert ce mardi matin après avoir été fermé pendant plus de deux mois
10h00 : Des cadavres découverts à Marioupol
Selon un fonctionnaire local repris par le média indépendant ukrainien Kyiv Independent, environ 200 cadavres auraient été découverts sous les décombres d’un immeuble résidentiel à Marioupol. Petro Andriushchenko, conseiller du maire de Marioupol, a indiqué que les corps avaient été retrouvés dans le sous-sol d’un immeuble de l’avenue Myru.
09h30 : La Russie utilise la faim et les céréales pour exercer son pouvoir, déclare la présidente de la Commission européenne
« La Russie utilise la faim et les céréales pour exercer son pouvoir. La coopération mondiale est l’antidote à ce chantage. 1) L’Europe travaille dur pour acheminer les céréales vers les marchés mondiaux. 2) Nous augmentons notre propre production. 3) Nous aidons l’Afrique à accroître également sa capacité de production. »
09h25 : 85 000 Ukrainiens en France après trois mois de guerre
Trois mois après le début de la guerre en Ukraine, 85 000 Ukrainiens bénéficient de l’allocation pour demandeurs d’asile (Ada) en France, a indiqué le patron de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) Didier Leschi. « Au 20 mai, 85 000 déplacés Ukrainiens étaient couverts par l’Ada », dont 45 000 cartes de paiement ont été délivrées à ce jour à des familles qui ont quitté le conflit, a précisé le directeur général de l’administration qui verse cette allocation. Il s’agit de l’indicateur le plus fiable pour mesurer le nombre de déplacés ukrainiens installés en France depuis l’invasion russe du 24 février.
Depuis plusieurs semaines, l’Ofii, organe sous tutelle du ministère de l’Intérieur, délivre ces allocations à des Ukrainiens au rythme de « 300 par jour », a précisé le préfet Leschi. Début mars, lors de la première réunion de la cellule interministérielle de crise (CIC) sur l’Ukraine, la France avait anticipé l’arrivée de « 50 000, peut-être 100 000 réfugiés » de ce conflit, selon les propos du pilote de la CIC Joseph Zimet. Ce dernier avait alors insisté sur la nécessité de redimensionner les capacités d’hébergement pour faire face à un tel afflux.
Parmi les 85 000 personnes, « 8 000 sont en logement », tandis que les autres sont hébergées dans des structures d’accueil ou par le biais d’hébergements chez l’habitant, a précisé mardi le patron de l’Ofii Didier Leschi. L’allocation pour demandeurs d’asile, attribuée aux réfugiés.
ukrainiens même si ces derniers n’ont pas besoin de demander l’asile (ils bénéficient de la « protection temporaire » enclenchée par l’Europe), s’élève à 6,80 euros par jour et pour une personne.
Le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations unies recensait dimanche plus de 6,5 millions de déplacés qui ont fui l’Ukraine, dont plus de la moitié en Pologne.
09h00 : Sur le front, les Ukrainiens utilisent de l’artillerie fournie par l’Occident, affirme l’armée
Les forces ukrainiennes pilonnent désormais les positions russes avec des systèmes d’artillerie occidentaux tout nouvellement acheminés, a indiqué à l’AFP un porte-parole de l’armée ukrainienne. Les combats continuent de faire rage sur de vastes parties de l’est et du sud de l’Ukraine et une grande partie des batailles prennent la forme de heurts d’artillerie de longue portée entre armées russe et ukrainienne.
Jusqu’à présent, l’Ukraine utilisait en grande partie des obusiers hérités de l’époque soviétique. Mais ces dernières semaines, des systèmes d’artillerie dernier cri fournis à l’Ukraine par des pays étrangers, dont des M777 américains, sont arrivés sur la ligne de front.
Washington et l’Europe ont consacré des milliards d’euros en armements pour aider l’Ukraine à repousser l’invasion de l’armée russe, mieux équipée que la sienne. « Au nom des hommes qui utilisent à présent le M777, je dirais que c’est comme passer du train à vapeur à la voiture électrique », a déclaré lundi soir à l’AFP le capitaine Dmytro Pletentchouk, de l’administration militaire de Mykolaïv (sud). « Ces systèmes sont maintenant utilisés par les forces armées ukrainiennes et ils le sont avec beaucoup de succès », a-t-il dit, sans révéler les positions sur lesquelles ils se trouvaient. « Nos ennemis en sont très affectés », a-t-il lancé, précisant que les échanges de tirs d’artillerie avaient lieu dans la région « chaque jour et chaque nuit ».
Selon lui, la ligne de front près de cette ville portuaire s’est largement stabilisée après la tentative des forces russes de prendre Mykolaïv dans les premières semaines de cette guerre entamée le 24 février. La ville demeure un bouclier stratégique protégeant Odessa, le plus grand port ukrainien. « Nous allons tenir Mykolaïv », a assuré M. Pletentchouk. « Mais, laissez-moi insister : disposer d’armes occidentales sur n’importe quelle partie de la ligne de front renforce considérablement notre position tactique et stratégique », a-t-il ajouté.
08h40 : L’ex-président prorusse de Moldavie en garde à vue pour trahison et corruption
L’ex-président prorusse de la Moldavie, Igor Dodon, a été placé mardi en garde à vue, soupçonné de trahison et corruption, a annoncé le parquet de ce pays où les tiraillements entre pro-occidentaux et pro-russes se sont accentués avec le conflit en Ukraine.
« Igor Dodon a été arrêté mardi matin pour 72 heures. Il est détenu au centre de détention provisoire du Centre national de lutte contre la corruption », a annoncé la porte-parole du bureau de procureur général Mariana Chiorpec. Il est ciblé dans le cadre d’une enquête pour « trahison d’État », « corruption passive », « financement d’un parti politique par une organisation criminelle » et « enrichissement illégal ».
Les enquêteurs soupçonnent M. Dodon d’avoir touché de l’argent en 2019 d’un allié politique et oligarque sulfureux, Vlad Plahotniuc, qui s’est exilé depuis et fait l’objet de sanctions américaines. Igor Dodon a présidé la Moldavie de 2016 à 2020, et était ouvertement soutenu par Moscou. Pays majoritairement roumanophone mais à forte minorité russophone, le pouvoir y passe régulièrement des prorusses aux pro-occidentaux, nourrissant des crises politiques à répétition.
Après de multiples scandales ayant éclaboussé M. Dodon, sur fond de corruption et de pauvreté endémique, la pro-européenne Maïa Sandu a remporté en 2020 et 2021 coup sur coup la présidentielle et les législatives, ancrant fermement son pouvoir.
Depuis l’offensive russe contre l’Ukraine, Chisinau a affiché un soutien résolu à Kiev. Elle accueille des réfugiés de guerre, a déposé une candidature d’adhésion à l’UE et obtenu la promesse européenne d’une hausse importante de l’aide militaire.
Car la Moldavie, qui abrite la Transdniestrie, un territoire séparatiste prorusse frontalier de l’Ukraine, craint que Moscou puisse la choisir comme cible. D’autant que la région sécessionniste a dit avoir été visée en avril par des tirs venant d’Ukraine. Les autorités russes ont elles exprimé des critiques très virulentes à l’égard de la Moldavie.
RFI
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