Diplômée en droit à l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry en 2003, Rouguiatou Camara est comedienne conteuse en scène et tendance musicale.
Elle est née à Dubreka en 1978 où elle a fait ses premiers pas à l’école, avant d’arriver dans la capitale guinéenne au près de sa tante.
De là, elle a fréquenté l’école primaire de Taouya ( commune de Ratoma ) en passant par l’Africof de Kipé, l’école dans laquelle elle a décroché son examen d’entrée en 7ème année.
Elle a fréquenté le Collège de Ratoma puis Sangoya et en fin Yimbaya.
Depuis que Rouguiatou faisait la 8ème année, en 1988-1989, s’est lancée dans un mouvement de scoutisme qu’elle qualifie “ de formation militaire et disciplinaire. “
Avec ce mouvement dit-elle: “ on faisait la formation et beaucoup d’entraînement. Beaucoup d’entre nous sont dans l’armée.
Ils ( les autorités) étaient venues nous recruter au collège de Sangoya. Avec ce mouvement, on faisait des sketches et c’est comme ça, qu’on faisait dans les camps et tout ce que les militaires apprenaient on faisait.
Je ne connais pas quelqu’un qui a fait le scoutisme qui n’a pas réussi dans sa vie”.
Avec des multiples formations Roug à travers ce mouvement, Rouguiatou Camara a eu l’amour du théâtre.
“ J’avais remarqué qu’à chaque fois que, je passais en sketch, je ne me reconnaissais pas et c’est à partir de cela, que je me suis dit et voilà, le métier que je veux faire. Un jour, avec un ami, on s’est décidé de créer une troupe de théâtre. C’était dans les années 94, on a réuni des jeunes qui étaient au lycée et, on a créé la compagnie Ahmed Tidiane Cissé.
Un monsieur qui a été ministre de la culture guinéen mais, à l’époque, c’était un dramaturge, un comédien à qui on a voulu donner le nom de notre troupe de théâtre.”
Cette jeune dame a fait son premier spectacle professionnel le 26 novembre 1996 à l’alliance Franco-guinéenne actuel centre culture Franco-guinéen.
Après cela, Rouguiatou Camara n’a pas baissé les bras. Elle a continué de se former de plus en plus pour aller plus loin.
“ À chaque fois que j’apprenais qu’il y a une formation en jeux d’acteur, je m’intéressais, j’ai continué à me former.”
Toujours avec la compagnie Ahmed Tidiane Cissé, en 1999, elle a écrit son premier film qui avait été réalisé avec la RTG.
“même si ça passait à la télévision que deux fois et après, ils ont vendu la roche.”
Jusqu’ici, elle continue à écrire des films et séries voir selon elle, où ça va l’amener.
“ À un moment donné on a créé le festival Guinée-Africa
J’ai créé ma propre compagnie qui s’appelle Belica théâtre de Guinée”
Une compagnie devenue aujourd’hui association, avec laquelle elle a fait pas mal de créations.
“Avec elle(la compagnie ), j’ai fait le tour du Maghreb, et aussi, j’ai eu le prix de la meilleure interprétation féminine en Égypte en 2007, avec laquelle j’ai fait beaucoup de tournées.
Cette dame a continué à voyager pour participer à des multiples activités internationales jusqu’au moment où elle est tombée malade. Durant 5 ans la brave Rouguiatou s’est éloignée de sa passion à cause de la maladie.
“ je suis tombée malade, et j’ai fait presque 5 ans dans la maison. Deux ans et demi sans parole, les gens même avaient commencé à m’oublier.
Et, ma passion, c’est la scène. Mais, je n’arrivais plus à ouvrir ma bouche. Donc, je me suis dit puisque je ne peux plus être sur scène, je vais être devant la scène. Alors, j’ai commencé à me former pour mettre des gens sur scène comme moi je ne peux pas être sur scène.”
Comme ça, Rouguiatou après avoir récupéré sa santé, elle est allée au grand Bassam au Bourkina et à Abidjan avec le second théâtre.
La compagnie de Goou et Ablass et évasion théâtre de Bourkina ont financé sa première création internationale de la mise en scène.
“On a fait la mise en scène ici à Conakry en 2011 et après on a fait la tournée sous régionale depuis, on m’appelle de partout à chaque fois, de venir faire une création en tant que comédienne. J’ai participé à tous les festivals que ce soit l’Afrique où l’Europe. J’ai joué dans des films par exemple “ il va pleuvoir sur Conakry, Moribayassa, plaisir mortel tant d’autres. »
En 2020, elle a été appelée par le centre international de theatre de Ouagadougou pour aller assister à une co-mise en scène.
Le 17 juin dernier, elle a fêtée ses 25 ans de carrière au centre culturel franco -guinéen.
Pour elle, être comédienne c’est comme être avocat juge ou procureur …
Elle est cette brave dame qui donne des cours à l’institut des genres de Guinee.
À l’en croire, Il y a plein des difficultés qu’elle rencontre mais, ces difficultés ne l’empêchent pas de persévérer.
“Par exemple quand, je fêtais mes 25 ans de carrière, j’ai pas eu de financement du coup, j’ai préféré de vendre ma voiture pour financer ma création. C’est pour vous dire que les difficultés n’en finissent pas”
Elle invite les femmes de se lever parce qu’elle estime, qu’il n’y a personne pour venir faire leur travail à leur place.
“ C’est bien d’être au foyer, c’est le rêve d’un bon nombre de femmes. Mais, être dans un ménage, ce n’est pas un métier.
C’est un devoir, un choix, c’est un droit. Puisque c’est un peu de tout ça, c’est aussi un droit et un devoir, d’avoir un métier. Tu ne fais pas les enfants pour monsieur mais, tu le fais pour toi même.
Donc, il faut qu’on se lève, qu’on prenne notre avenir en main et l’avenir de nos enfants.
C’est bon d’être au foyer mais, c’est bon d’aider monsieur au foyer.”
Djiwo Bah 00224664379620 Onetopic84@gmail.com