À l’occasion du lancement de la rédaction d’une nouvelle Constitution par le CNT, le colonel Mamadi Doumbouya a déclaré mardi 21 février 2023 qu’il quitterait le pouvoir à l’issue de la transition fin 2024. Qu’attendez-vous concrètement de lui et de l’équipe chargée de rédiger et proposer cette révision constitutionnelle au référendum vous qui êtes l’auteur du livre intitulé : « Elections et démocratie locale en Guinée, l’approche heuristique d’une démocratie par le bas » ?
C’est une bonne chose de sa part et cette réaffirmation contribue à renforcer la confiance et rassurer les partenaires de la Guinée. Sur le symposium ténu le mardi 21 et le mercredi 22, j’ai moi-même participé à ce symposium en qualité d’expert électoral pour traiter de la question sur l’organe de gestion des élections et les réformes qu’on pourrait apporter. Je trouve que c’est une très bonne chose de créer ce cadre de discussion avant de lancer les travaux sur le contenu de la prochaine constitution. Ce que j’attends de lui n’a pas trop d’importance, c’est plutôt ce que le peuple attend de lui et du processus de transition. À ce niveau je crois qu’il l’a clairement exprimé. Il faut surtout éviter de reproduire les erreurs du passé.
Qu’est-ce qui, à votre avis, rassure et indique que tout ira bien et que le Colonel Mamadi Doumbouya a la chance de tenir sa promesse ?
Pour l’instant nous pouvons lui accorder le bénéfice du doute. Tout n’est pas parfait, loin de là, mais ils n’ont posé aucun acte pour l’instant qui laisse transparaître leur volonté de se maintenir au pouvoir après la transition. Vous savez, le pays a connu tellement de responsables qui ont malmené la confiance de son peuple qu’il est compréhensible que le doute subsiste par rapport à ses déclarations. Mais nous ne pouvons pas généraliser ce jugement. Il y a plusieurs éléments qui émergent de temps en temps et qui risquent de compromettre la bonne tenue de la transition. Il serait donc important à ce niveau d’être en quête permanente de solutions pour ne pas perdre l’objectif final de cette transition.
Et si le contraire se produisait?
Cela risque de ramener la Guinée à la case départ. Donc un éternel recommencement. Mais pour l’instant, nous n’en sommes pas là. C’est pourquoi il serait nécessaire d’accompagner ce processus de transition et de se l’approprier. Lutter contre l’exclusion et essayer de rassembler les Guinéens autour d’un idéal commun.
Allez-vous vous remettre à produire un autre ouvrage pour indiquer à nouveau la meilleure marche à suivre pour sortir la Guinée de cette situation ?
Il y a dans cet ouvrage des recommandations issues du colloque de mai 2022 qui donnent les principales orientations. Pour la production, j’ai un nouvel ouvrage qui doit paraître le 7 mars prochain intitulé « Dictionnaire des partis politiques en République de Guinée » qui vient apporter aussi une réflexion et des informations sur les partis politiques dans notre pays. C’est un premier ouvrage de ce genre et à mon avis qui peut être utile.
Réalisée par Ahmed Tidiane Diallo in Le Populaire du 27 février 2023