Elhadj Ousmane Baldé Sanloi, Président de la Coordination nationale des Foulbhés et Haali poular de Guinée intronisé le 26 décembre 2022, est décédé le 26 mars 2023 à Conakry.
Patriote dans l’âme, panafricaniste, ancien président de la Chambre nationale de commerce, d’industrie et de l’artisanat (CCIAG), a été un homme d’affaires prospère. Il était l’un des rares opérateurs économiques basés à Conakry et ayant pignon sur rue à Dakar et à New York.
L’homme avait des relations solides un peu partout dans le monde du business. Au milieu des années 80, il a noué des relations très solides avec l’anglo-suisse Florentin Duarte, alors patron de Phillip Morris pour l’Afrique de l’Ouest et du centre basé à Dakar, au Sénégal. Il contribuera par ses relations à introduire plusieurs marques de cigarettes en Guinée et dans les autres pays de la sous-région.
C’était l’un des plus grands sponsors de l’Union des journalistes sportifs de la Zone 2. Il fera organiser des séminaires pour les médias à Conakry, Nouakchott, Dakar, Abidjan entre autres.
Très actif dans la sponsorisation du Rallye Bandama devenu plus tard Rallye de Côte d’Ivoire et celui du Kenya en Afrique de l’Ouest en passant par le Cameroun et l’Afrique centrale.
L’homme était généreux. Il rendait service avec le cœur. Il était toujours prêt à servir le premier nécessiteux.
El Hadj Ousmane Fatako Baldé fut un homme de progrès qui avait de la sagesse dans la prévision.
De par sa nature, il s’impliquait dans plusieurs activités de développement. Ce qui lui permettrait à un moment de présider aux destinées de la Chambre de commerce d’industrie et d’artisanat de Guinée.
Pour lui, l’argent c’était beaucoup plus un serviteur qu’un maître dans sa prospérité. Il fera édifier une très grande mosquée dans son Fatako natal. Signe de dévouement à sa religion en tant que musulman convaincu.
Des difficultés, il en rencontrera dans sa vie. Mais il les bravera toutes dans la dignité.
Avec les tenants du pouvoir, ses relations étaient souvent difficiles, mais Sanloi a tenu. Il a fait fortune dans le commerce sous la première République à Guéckédou. Il sera encore plus prospère en devenant un négociant de marques de cigarettes et de textile. Sous l’ère du général Lansana Conté, il multiplie ses activités. S’essaye dans la céramique à Labé et la construction de centres d’affaires.
Plus tard, le natif de Fatako devient concessionnaire de véhicules Pick-up Isuzu. Sous le régime Alpha Condé, son bail emphytéotique du marché de Kindia sera saisi par les nouvelles autorités. Mais avec le notable de Fatako, ce n’est qu’une question de temps. Et voilà, à l’avènement du régime du colonel Mamady Doumbouya, président du CNRD et président de la transition, le bail lui sera restitué dans l’honneur. Entretemps, le crésus est devenu le porte-voix par essence de la Coordination nationale des Foulbhés et Haali poular.
Il se fait introniser au cours d’une grandiose cérémonie organisée au stade général Lansana Conté de Nongo à Conakry.
La vie et l’œuvre du notable de Fatako est entourée de mystères. En effet, tout grand homme garde en lui un secret que les générations futures vont chercher à découvrir. D’abord son surnom Sanloi qui le suit depuis ses débuts dans le commerce.
Ensuite, le grand boxeur capable, qu’il était, de défier ses adversaires sans ôter sa tunique. Et puis, ce guerrier peul invulnérable qu’une grenade n’a jamais traversé le corps à plus raison fusil d’assaut.
De son vivant, Sanloi était une légende. Aujourd’hui rappelé à Dieu, son souvenir restera à jamais gravé dans nos mémoires.
Fier Peul toujours débout, généreux devant l’Eternel, républicain convaincu, il a toujours pensé comme dans le véritable amour c’est l’âme qui enveloppe le corps. La haine n’a jamais été dans son caractère, car il a su pardonner même à ceux qui étaient des protégés du pouvoir d’une certaine époque qui avait jeté une grenade dans sa voiture dans le but de tenter de mettre fin à ses jours.
A y réfléchir, la complexité de cet homme se résume en un don de Dieu, car les hommes font leur histoire, mais ils ne savent pas l’histoire qu’ils font, disait Raymond Aron.
Dors en paix valeureux Président de la Coordination nationale des Foulbhés et Haali poular de Guinée !
Par Ibrahima Diallo, journaliste et écrivain