Au Sénégal, une semaine après la condamnation d’Ousmane Sonko à 2 ans de prison, un calme précaire continue de régner sur Dakar. Les chefs religieux jouent traditionnellement au Sénégal un rôle de médiateur dans les crises. Mais ont-ils les moyens d’apaiser la crise politique actuelle ? Des fidèles rencontrés à la sortie de la Grande Mosquée donnent leur avis. Reportage.
Au Sénégal, cela fait à présent une semaine qu’Ousmane Sonko a été condamné et que sa participation à la présidentielle de l’année prochaine est compromise. Le président du pays, Macky Sall, continue quant à lui d’entretenir le suspense sur sa candidature à un éventuel et troisième mandat, très contesté.
Un calme précaire continue de régner dans la capitale, suspendue à une éventuelle interpellation d’Ousmane Sonko, cloîtré à son domicile dont les forces de l’ordre l’interdisent de sortir.
Le 5 juin 2023, Macky Sall s’est rendu à Touba pour rencontrer le khalife général de la confrérie musulmane des Mourides, sans que rien filtre de cet entretien.
Les chefs religieux jouent traditionnellement au Sénégal un rôle de médiateur. Mais ont-ils les moyens d’apaiser la crise politique actuelle ? Que peuvent attendre les Sénégalais de leur implication ?
« On attend des chefs religieux qu’ils essaient de désamorcer cette situation »
« À chaque fois qu’il y a des problèmes, ce sont les chefs religieux qui ont la capacité de régler tous ces problèmes », affirme un fidèle rencontré à la sortie de la prière, à la Grande Mosquée de Dakar.
Interrogé sur une éventuelle moindre emprise des chefs religieux sur les hommes politiques, il répond : « Non, c’est-à-dire que, eux, ils ne parlent pas à haute voix, ils ne le font pas publiquement. » Il poursuit : « Ils doivent dire que nous avons une Constitution, que les gens respectent la Constitution. Pas de troisième mandat, ça, c’est sûr. »
Concernant la condamnation d’Ousmane Sonko, un autre fidèle souligne : « C’est vrai que, souvent, on aime dire que la justice est indépendante, entre guillemets. Mais on sait bien ce qu’elle est. On attend beaucoup des chefs religieux. On attend qu’ils essaient de désamorcer cette situation qui est si difficile. »
rfi Afrique