Dr Ibrahima Diary Diallo, spécialiste des questions alimentaires et nutritionnelles fait partie des jeunes modèles qui inspirent la nouvelle génération.
Après une partie de ses études primaires à Diary son village natal qui se trouve à 33km de la préfecture de Labé, et dans la sous-préfecture de Tountouroun, Dr Diallo a bénéficié par la suite de hautes études grâce à son application et son abnégation.
Après donc des formations universitaires et Post-universitaires, il s’est lancé dans la recherche scientifique et les consultations qui vont lui permettre d’être connu par des institutions et ONG internationales avec lesquelles, Dr Ibrahima Diary Diallo va accomplir avec performance son service.
Dans cette rubrique loupe-portrait, réalisée sous la forme questions-réponses, vous allez découvrir le talent caché de Dr Ibrahima Diary Diallo qui évolue présentement dans l’agro-alimentaire au compte une institution étrangère en Guinée.
Pour entamer Dr Diallo, parler nous un peu de votre enfance et de votre parcours académique.
J’ai eu mon examen d’enrée en 7 année en 1998 à l’école primaire de Tountouroun. J’ai fait mon collège entièrement à Diary. Après mon brevet en 2002, je suis venu à Conakry chez mon frère où j’ai totalement fait le lycée.
C’est ce qui m’a permis d’obtenir le bac 1 et le bac 2 successivement et aussi le concours d’accès aux institutions d’enseignement supérieur en 2005.
Pour mes études universitaires et Post-universitaire, il faut savoir qu’après le concours, j’ai été orienté en début 2006 à l’école préparatoire au grandes écoles d’ingénieurs de kindia qu’on appelait à ce moment EPI où j’ai fait deux ans en tronc commun avant d’être orienté à l’institut polytechnique de Conakry ( Gamal Abdel Nasser) où j’ai fréquenté le département de génie chimique pour me spécialiser enfin en technologie alimentaire. Dela, j’ai décroché un diplôme d’ingénierie en 2010 donc bac +5 avec la mention « excellent ».
Sous la direction du professeur Keloua Kourouma qui est encore là et d’un de mes consultants Dr André Vdovichenko que son âme repose en paix. J’appartient donc à la 45 eme promotion (promotion SEKOUBA KONATE).
Après l’université, comment vous avez pu vous insérer dans la vie professionnelle ?
De 2010 en 2013, je donnais des cours de physique et chimie au collège et lycée dans des écoles privées de conakry, notamment à Hamdalaye secondaire, Van Vollenhoven et à Djibril Tamsir Niane.
En 2012 avec le peu d’argent que je gagnais dans l’enseignement, je me suis cherché un stage à l’institut de technologie alimentaire de Dakar où j’ai fait deux (2) de stage.
Ce qui m’a permis d’avoir une vision globale de l’agro-alimentaire. Parallèlement à cela, de la sortie de l’université jusqu’en 2010, chaque année je postulais à des bourses. C’est ce qui a fait que mes amis m’appelaient: « l’homme des bourses ». Et, c’est ainsi qu’en 2013 j’ai eu gain de cause avec la banque islamique de développement (BID) qui a un programme de bourses de Master et Doctorat. C’est ce qui m’a permis de partir en Tunisie pour faire Master 1 et 2 toujours en technologie alimentaire à l’Institut Supérieur de Biotechnologie de Sfax (ISBS) de 2013 à 2015. Entre temps, j’ai pu faire des stages et travailler dans des grandes industries agro-alimentaire de la Tunisie. C’est le cas notamment de agro-zitex et la SFBT. A la vielle des élections de 2015 en Guinée, j’ai décidé de rentrer pour servir mon pays et j’ai repris l’enseignement fin 2015 début 2016 et c’est entre temps que j’ai décroché un emploi auprès une ONG américaine qu’on appelle WINROCK INTERNATIONAL qui était à Faranah où on a travaillé sur des questions nutritionnelles relatives aux enfants de 0 à 5 ans et aux femmes enceintes. Dela, comme j’avais toujours soif du savoir et d’approfondir mes connaissances dans le domaine de la science et de la technique, j’ai bénéficié d’une bourse du gouvernement français à travers l’ambassade de France en Guinée pour aller faire un doctorat en sciences des aliments et nutrition à l’université de Montpellier pendant trois ans et je suis sorti avec le diplôme de doctorat PhD (Philosophiae Doctor).
Une thèse que j’ai soutenue le 19 Décembre 2019 sous la Direction des Pr. Alain MICHEL, Françoise FONS (tous de l’université de Montpellier) et du Profeseur Lonseny TRAORE (de l’université de Conakry). Bien avant cela, j’avais déjà réalisé deux publications scientifiques qui sont aujourd’hui lues par beaucoup de scientifiques dans le monde. Il y a un de mes articles qui a eu environ 1400 visites à ce jour. Et juste après ma thèse, j’ai décidé de rentrer une nouvelle fois en Guinée malgré les propositions que j’ai eu pour pouvoir travailler à l’université Montpellier comme étant un ATR (Assistant temporaire de recherche) et la situation socio-politique qui prévalait. Ceci a coïncidé à la veille de l’apparition du covid.
À votre retour en Guinée, quelle a été votre nouvelle relance pour obtenir de nouvel emploi?
Il faut préciser qu’avant de terminer mon doctorat j’ai eu la chance de travailler comme consultant pour le centre de commerce international (ITC) qui était l’un des acteurs chargés de la mise en œuvre du programme intégra de l’union européenne en Guinée, mais aussi la FAO en Guinée. J’ai réalisé des consultations pour ces institutions qui consistaient à un renforcement de capacité des jeunes guinéens qui veulent entreprendre où qui sont déjà entrepreneurs dans le domaine agro-alimentaire, mais aussi au suivi de la mise en œuvre des activités des projets de développement rural. Au fur et à mesure, j’ai eu d’autres sollicitations auprès d’autres institutions et des ONG également.
Et aujourd’hui je travaille pour une autre institution étrangère comme chargé de projet agriculture et développement rural. Dans mon portefeuille, je gère un certain nombre de projets que l’institution financé au compte de l’Etat guinéen. C’est ce qui me permet de contribuer à la mise en œuvre des stratégies de politique publique dans le cadre de la lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle en Guinée.
Avec cette lourde charge, comment vous arrivez à vous occuper de votre famille ?
Sortir le matin à 6h et rentrer parfois à 18h ou 19h, ce n’est pas facile mais nous en sommes conscients, c’est une responsabilité familiale et je fais le maximum que je peux pour qu’il y’est un équilibre formidable entre ma vie professionnelle et ma vie familiale.
Aujourd’hui, plusieurs jeunes finissent l’université, et ils ont du mal à faire leurs insertions professionnelles. Vous, en tant qu’un modèle de réussite, quels conseils avez-vous à leur donner ?
Je ne pense pas que je suis encore un modèle (rires), mais certainement je pourrais l’être un jour. Je n’aime pas utiliser le terme » diplômé sans emploi » car pour moi, le diplôme permet d’avoir un emploi. Le problème, c’est quand tu te dis que forcément il faut que l’Etat t’emploie.
Moi je n’ai jamais fait l’école privée tout mon parcours c’est le public. Je pense que l’Etat a beaucoup fait pour moi , le fait de soutenir mes études secondaires et universitaires.
Pour moi, quand tu finis l’université, tu as une compétence, tu as tu as un savoir à valoriser quel soit le cas. Il t’appartient donc de capitaliser tout cela et de prendre une nouvelle direction. Mais pour que cela soit possible, il faudrait que tu prennes les études au sérieux au moment où tu es sur les bancs. Sinon quand tu vas terminer, tu vas te poser la question: qu’est ce que je dois faire? Et là c’est un crime. On comprend, aujourd’hui on dit que le système éducatif est à terre mais sachez que nous sommes dans un monde où l’enseignant donne une partie et le reste, c’est à toi de chercher.
Si tu remplis ces conditions, quand tu finis l’université, soit tu travailles pour toi-même ou tu mets ton savoir au service d’une autre personne qui va te rémunérer.
Mon message va s’adresser à ceux qui ont terminé et à ceux qui sont encore à l’université.
– Ceux qui sont encore sur les bancs, c’est de passer par tous les moyens pour acquérir un savoir scientifique solide et bien maitrisé pour pouvoir la valoriser après la fac.
– Pour ceux qui ont terminé c’est de chercher à valoriser le peu qu’ils ont appris à l’université et de ne pas se dire qu’ils ont fini les études après l’université. Il faut toujours poursuivre les études Post-universitaires quand vous avez la possibilité, à défaut, faire un renforcement de capacités à chaque fois que l’opportunité se présente.
C’était le parcours et les conseils de Dr Ibrahima Diary Diallo, spécialiste des questions alimentaires et nutritionnelles réalisé par Saidou Diallo et Lamine Sylla.
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