Après la tenue du discours du Colonel Mamadi Doumbouya au 78ème sommet ordinaire des Nations Unies ce jeudi 21 septembre, les réactions des acteurs sociaux-politiques se multiplient en Guinée.
Dans une interview accordée à votre quotidien électronique Loupeguinee.com ce vendredi, le président de l’UGDD, portant son analyse sur la forme et le fonds de l’allocution du président de transition guinnéenne, dit avoir compris la position et le courage du chef de la junte guinnéenne à transmettre le message du peuple de Guinée devant les chef d’Etats au concert des Nations Unies.
Cependant, Pépé Francis Haba, par ailleurs, coordinateur de l’alliance pour la République ( APR) ne partage pas le mépris de la démocratie dans les pays africains comme l’a fait le tombeur d’Alpha Condé dans son discours.
Lisez l’intégralité de l’interview.
Le président Mamadi Doumbouya a tenu ce jeudi son discours devant les dirigeants membres de l’ONU. Quel regard portez-vous sur cette allocution qui a été diversement appréciée en Guinée ?
Le discours du Colonel Mamadi Doumbouya au 78ème anniversaire de l’assemblée générale de l’ONU était à la hauteur de l’évènement. Le discours de sa forme et de son fond a répondu aux attentes de la majorité des guinéens.
Le président Mamadi Doumbouya s’est montré en guinéen et la façon dont le discours a été lu, cela a fallu des applaudissements du public. Il faut cependant, dire qu’on ne peut pas être d’accord avec le Colonel Mamadi Doumbouya quand il fait un procès de la démocratie.
Je pense que le problème de l’Afrique n’est pas lié à la démocratie que les africains ont épousée à la conférence de Baule. La démocratie pour moi comme pour la plupart des gens, c’est le meilleur système de gouvernance.
Il suffit de regarder les pays les plus démocratiques et les plus développés, vous les comparez avec d’autres types de gouvernance vous comprendrez que la Guinée a intérêt à épouser la démocratie.
On peut reprocher plutôt aux dirigeants africains de mal utiliser la démocratie et de manipuler les élections pour se maintenir au pouvoir. D’ailleurs le président Mamadi Doumbouya en a parlé dans son discours.
En tant que guinéen, on ne peut être fier que le président de la transition ait valablement représenté notre pays contrairement aux représentants d’autres pays africains.
Comment analysez-vous l’extrait du discours du président de transition guinnéenne où il dit que la Guinée n’est pas pour ou contre une puissance étrangère quelconque?
Je pense que le Colonel Mamadi Doumbouya a vu bien. Parce que en tant que pays africains, nous devrions penser d’abord à l’Afrique et à nos intérêts.
Les pays qui peuvent faire chemin avec nous en respectant notre dignité, notre souveraineté de façon équitable, ces pays là sont nos amis. Nous voulons nous développer, donc, c’est à nous de trouver les voies et moyens pour avoir une coopération gagnant-gagnant avec ces pays là. Nous ne devrions pas être partisants de Paul ou de pierre.
Cependant, nous devrions être partisants des bons exemples des pays qui cultivent les valeurs démocratiques.
On ne peut pas prendre des exemples à un pays où le journaliste est menacé, où la liberté d’expression est menacée, là où il n’y a même pas d’élection.
Votre appréciation sur l’attitude de certains guinéens qui ont tenu des propos maladroits au président Mamadi Doumbouya du côté des États-Unis ce jeudi.
Notre président de la transition ne mérite pas des injures. Je pense qu’il faut juger l’homme en fonction de ses actes. Il est vrai que dans un pays, tout le monde ne peut pas être d’accord avec la façon de gouverner.
Mais, il faudrait pas qu’on mêle la liberté d’expression au libertinage. Aux États-Unis ceux qui veulent manifester ont tout le droit de le faire mais, il ne doivent pas en profiter pour régler des comptes, puisque la tribune des Nations Unies, c’est là où les États participent au débat national.
Si vous essayez de ternir l’image de votre représentant, c’est que vous contribuez à ternir l’image de votre pays.
C’est vrai que nous avons beaucoup de défis à relever, mais je pense que nous sommes sur le bon chemin et espérons que le retour à l’ordre constitutionnel aura lieu plus tard le 31 décembre 2024.
Le président guinéens de transition a dénoncé hier dans son discours, la démocratie qui a été pour lui savamment imposé à l’Afrique par les occidentaux.
En tant qu’acteur politique, est-ce que vous ne craignez pas qu’à la fin de la transition, qu’un autre système de gouvernance en défaveur de la démocratie soit adopté via la nouvelle constitution ?
Je crois en la démocratie et au peuple de Guinée. Encore une fois, ce sont 70 ou 80% des peuples d’Afrique de l’ouest qui veulent qu’il ait la démocratie. Je pense qu’on devrait respecter ce modèle de gouvernance qui a apporté du bonheur dans la plupart des pays développés.
Moi, je suis optimiste qu’il ait un retour à d’ordre constitutionnel en fin d’année de 2024 s’il y a la volonté politique.
Comprendrez vous le fait que le cadre de dialogue interne guinéen n’a pas été évoqué par le colonel Mamadi Doumbouya lors de son discours ?
Il y a déjà un cadre de dialogue interne guinéens dynamique. Ça veut que si vous venez au cadre de dialogue, vous pouvez proposer vos idées. Donc les forces vives et les leaders qui refusent encore de venir, je pense que c’est une question d’ego.
Nous avons dit qu’on avait aucun problème avec les facilitatrices. C’est pourquoi nous, à l’APR, nous avons dit qu’on était sur le mauvais chemin et nous avons pris notre responsabilité.
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