Le CNRD n’est là que pour une transition et non pour une éternité, elle prendra fin un jour, c’est pourquoi elle doit poser des actes dans les limites de ses prérogatives.
Ceux qui sont aux affaires aujourd’hui ne sont pas plus patriotes que les autres guinéens, ils ont tous hérité des labeurs des héros qui se sont battu pour l’indépendance nationale.
Tout ce qui touche à cette souveraineté doit être respecté car, ils symbolisent une valeur historique de notre passé commun. Il y a des actes qui ont été posés par le colonel Mamadi Doumbouya, une frange importante des populations non des moindres ont salué le fait de donner le nom de feu Ahmed Sékou Touré à l’aéroport international de Conakry.
Pour une question de reconnaissance et de fierté cela a enchanté les guinéens.
Mais il y a d’autres faits qui méritaient une consultation nationale ou tout au moins l’approbation du CNT qui est l’organe législatif de cette transition. On entend parler de branding national que la majorité des guinéens ignore la signification.
Seulement parce que voulu par certaines personnes on l’impose au peuple dans le seul but de satisfaire leur désir. Peut-être cela aussi doit être compris comme refondation mais au demeurant la Guinée disposait des symboles qui l’ont caractérisé pendant plus d’un demi-siècle de souveraineté.
Ces symboles font partie de l’ADN de notre pays, les changer simplement selon le vouloir de quelques individus est un manque de respect pour les valeurs cardinales de la nation.
Le Nimba est un élément authentique du patrimoine culturel guinéen qui appartient à la culture Baga, il symbolise la fertilité et l’abondance. Cette statue depuis longtemps a été magnifiée par l’Etat guinéen, il rentrait dans la composition de certains logos tel que celui de la RTG très joli et très apprécié de l’extérieur.
Aujourd’hui ce logo de la RTG est galvaudé, il n’a plus aucun attrait. Quel que soit le régime qui viendra après cette transition, le nom de l’aéroport ne va plus changer mais, des choses comme ce logo de la RTG ne résisteront pas au temps et au changement.
Le débat qui est dans la cité est le changement de nom de la sélection nationale.
Le nom Syli n’est pas fortuit, il symbolise un animal puissant et fort de la jungle. En Côte d’Ivoire on dit Eléphant, ce vocable est français, en Guinée on dit Syli ce qui signifie dans la langue soussou éléphant.
Non seulement il a été l’emblème du Parti qui a donné tout au pays, il est aussi l’expression réelle de notre attachement à nos valeurs culturelles. Le Fennec d’Algérie, les lions indomptables, les lions de la Téranga, les lions de l’Atlas, les aigles du Mali et les léopards de la RDC, sont tous des noms qui symbolisent quelque chose pour ces pays.
La Haute volta d’autrefois est devenu le Burkina et son équipe nationale les étalons, donc ces noms sont à respecter et à conserver. Le Syli national a fait pendant longtemps la fierté du pays, celui qui oublie son passé s’égare.
Quand des personnes qui manquent de réflexion positive soutiennent que le Syli n’a jamais apporté la coupe au pays et n’est jamais parvenu à un niveau appréciable, cela met en exergue leur étroitesse d’esprit.
Pourquoi le Mali n’a pas changé le nom de sa sélection, il n’a jamais remporté la coupe, aussi comme la Guinée il est en transition, tout comme le Burkina. Les gens doivent se ressaisir pour éviter de poser des actes absurdes et préjudiciables à la souveraineté nationale.
Le nom Syli n’a aucune responsabilité dans le manque de résultats du football guinéen, il faut accuser les hommes qui le gèrent dans le but d’assouvir leurs intérêts égoïstes.
Le Nimba national cette appellation sera une véritable calamité pour la sélection nationale, non seulement elle sonne mal à l’oreille mais, elle ne renferme aucun élément expressif en rapport avec le sport.
Il faut savoir que c’est une statue et non un être vivant. La statue symbolise une gloire passée ou morte et non un vivant. Autrefois l’orchestre fédéral de N’Zérékoré s’appelait le à cause du mont Nimba mais pas de la statue Nimba.
De nombreux guinéens sont émotifs et suivistes dès qu’ils aperçoivent un intérêt quelconque quelque part, ils se jettent là-dessus sans réflexion et sans analyse approfondie.
Bientôt le congrès électif de la FEGUIFOOT, au lieu de vous acharner sur la dénomination du Syli, chercher plutôt à faire un choix judicieux et responsable, des hommes appelés à présider la destinée du football guinéen.
C’est un problème d’homme qui est à la base de léthargie du football en Guinée, ce n’est pas le nom. A cette allure si on ne prend pas garde, on risque fort de proposer un nouveau nom pour le pays.
Il faut savoir que ce nom de Syli est le symbole même de notre souveraineté
MAM CAMPBELL
ÉDITORIALISTE JOURNALISTE INDÉPENDANT ET ACTIVISTE CONSULTANT EN COMMUNICATION
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