Youssouf Touré qui a comparu depuis la semaine dernière à la barre en qualité de témoin sur les événements douloureux du 28 septembre 2009, est du nouveau devant le juge au tribunal criminel de Dixinn ce lundi 15 janvier.
Solliciter par les avocats par rapport à ses révélations inédites sur capitaine Moussa Dadis et son entourage, est qualifié comme un aliéné mentale par la défense de colonel Chérif Diaby l’un des accusés dans cette affaire.
« Monsieur le président, j’ai écouté avec beaucoup d’intérêt depuis le début de la déposition de Monsieur Youssouf concernant les événements du 28 septembre 2009. Les différentes questions qui lui ont été posées, les réponses qu’il a donné, monsieur le président, je m’en vais à dire, à ce niveau, par rapport à la défense de colonel Abdoulaye Chérif Diaby, je mets un doute quand à la capacité de ses facultés mentale », estime l’avocat.
En réplique, le juge Ibrahima Sony2 Tounkara sans laissé les propos de l’avocat se refroidir, dit « tout ce que monsieur Touré est en train de dire ici, appartient au tribunal », précise le juge.
Tout de même, il oriente l’avocat « Si vous avez des suggestions à faire attendez à la phase des plaidoiries. Dans votre plaidoirie, vous aurez tout le temps de dire tout ce que vous avez sur les déclarations du témoin mais, pour le moment, c’est la phase des questions », rappel-t-il.
Pour prouver la véracité de ses propos l’avocat de colonel Abdoulaye Chérif Diaby utilise les articles 258, 259, 260 et suivants, du code de procédure pénale pour formuler sa demande d’examen du témoin par un expert.
« avec votre permission, je sollicite un expert pour connaître l’état de santé mentale de Youssouf Touré pour des raisons très simples. »
Pour respecter l’étique et la déontologie du tribunal, le juge Ibrahima Sory2 Tounkara donne la parole aux parties ( Ministère public, partie civile) pour apprécier la demande formulée par le conseil de colonel Abdoulaye Chérif Diaby.
Le ministère public
« Nous venons de suivre la demande formulée par le conseil du colonel Abdoulaye Chérif Diaby, relative à ce que l’état mental de Youssouf Touré soit examiner sur les fondements dispositions des articles 258, 259 et 260.
Cette demande est sans objet. Elle est sans objet parce que, comme vous rappelez à tout moment, les questions c’est nous qui les posons mais, les réponses c’est pour le tribunal. Il l’aurait fallu à l’avocat d’attendre lors des plaidoiries pour évoquer ce sujet.
Le témoin qui comparait, n’a à date manifesté aucun signe de démente pour arriver à la conclusion que, c’est un aliéné mental pour lequel votre juridiction devait commettre un expert à l’effet d’examiner son état mental afin, de voir la quintessence de ce qu’il dit par rapport aux faits pour lesquels les accusés comparaissent à la barre de votre tribunal.
Monsieur le président, la conséquence que nous voudrions que vous tirer c’est de rejeter purement et simplement cette demande et vous ordonnez la continuation de la déposition du témoin », a réagit le procureur Algassimou Diallo.
La partie civile
« je crois que la panique s’est emparé du côté de la défense du colonel Diaby. Mais qu’à cela ne tienne monsieur le président, l’article qu’il a cité, c’est une faculté, ça, c’est le premier point à relever. Deuxièmement, de notre point de vue Youssouf Touré n’a insulté personne et il ne s’est pas trompé des différentes portes pour accéder dans la salle d’audience.
Et, c’est un père de famille. Je penses qu’on est en train de perdre du temps pour parler d’incohérences. Son récit ne contient aucune ambiguïté. Maintenant si ce récit là agace la défense de colonel Diaby, cela ne nous intéresse pas.
Cette demande est sans objet, c’est pourquoi nous sollicitons que vous rejetez cette demande », indique Me Amadou DS Bah.
Ainsi, le juge Ibrahima Sony2 Tounkara a rejeté la demande et l’audience continue.
00224623813202
Onetopic84@gmail.com