Les patrons de presse ont-ils signé un document interdisant aux journalistes de critiquer les actions du gouvernement à la Primature jeudi 2 mai 2024 lors de leur rencontre avec le premier ministre ?
Amadou Tham Camara, le président de l’Association Guinéenne de la presse en Ligne (AGUIPEL) devant les journalistes ce 3 mai, a tenté de rassurer que le document signé par les patrons de presse lors de la rencontre jeudi avec le Premier ministre n’avait rien à voir avec ce qui est raconté par certains individus. « Je voudrais faire une petite mise au point par rapport à la rencontre que vous avez certainement suivie entre le Premier ministre, chef du gouvernement, et les présidents des associations de presse, accompagnés par les directeurs des médias qui sont impactés.
Il y a beaucoup de choses qui ont été dites et écrites. Je voudrais dire ici que nulle part un engagement écrit n’a été signé. Ce dont il est question, c’était l’initiative des associations bien avant qu’aujourd’hui, la mise en place d’une instance d’autorégulation des médias. C’est une initiative des associations de presse pour pouvoir s’autoréguler. Et ce n’est pas une invention de la Guinée. Le Sénégal le fait déjà à travers le CORED et le Togo le fait« , précise Amadou Tham Camara.
Pour Amadou Tham Camara, rien ne s’obtient par la violence. Tout se négocie. « Il n’y avait que la RTG et le Horoya ici. Il n’y avait pas de radio privée ici. La libéralisation des ondes a été obtenue par des négociations. Lorsqu’un journaliste faisait une diffamation, il partait en prison. La dépénalisation a été obtenue par les négociations. La presse en ligne n’était pas reconnue. Elle a été reconnue par des négociations.
La maison de la presse où nous sommes a été obtenue par des négociations. Donc, nous, associations, nous croyons aux vertus des négociations et c’est dans cette ligne que nous nous inscrivons. On n’obtiendra absolument rien d’autre par un autre moyen si ce n’est pas par les négociations. À commencer par les conventions collectives. Tant qu’on ne négocie pas, on ne l’obtiendra pas.
Ça ne s’obtiendra pas par la force. Il faut que ce soit très clair. Donc, nous allons continuer à négocier. Mais ça ne veut pas dire qu’on va se compromettre, qu’on va se dédire. Nous sommes responsables. Il faut que nous reconnaissions que parfois nous n’avons pas tout bien fait. Parce qu’il ne faut pas se mentir. Hier, lorsque vous diffamiez, vous alliez en prison. C’est ce qui était dans la loi. C’est ce que nous avons réussi à enlever dans la loi.
Aujourd’hui, c’est de cette liberté que vous jouissez. Mais ce qui risque d’arriver aujourd’hui, il suffit simplement que les gens se décident, qu’ils fassent un projet de loi, qu’ils l’amènent au CNT, qu’on dise maintenant que la diffamation, au lieu que vous payiez 2 millions d’amende, vous allez faire 2 ans de prison. La loi va passer. Est-ce ce qu’on veut ? Je crois que non ! Il est bon qu’on négocie. Nous sommes perdants dans les rapports de force. Il faut que ce soit très clair« , a-t-il expliqué.
00224623813202
Onetopic84@gmail.com