Chers lecteurs , ce nouveau numéro de votre rubrique 🔎-portrait s’intéresse à ce grand artiste pastoral, il s’agit de Mamadou Lamarana Sidibé connu sous le nom Lamah Sidibé. Avec lui, nous avons parlé des débuts de sa carrière musicale, de son plus jeune âge jusqu’aujourd’hui.
Lamah Sidibé a commencé la musique depuis sa ville natale Mamou Horé Fello avec ses sœurs au claire de la lune avant de rejoindre la capitale guinéenne Conakry.
Voici l’interview exclusive
Les dĂ©buts de Lamah SidibĂ© dans la musiqueÂ
Moi j’ai aimé la musique très tôt. En 1971 quand je suis rentré à l’école, je me souviens très bien. Le premier maître qui nous a enseigné a demandé à tous les élèves de chanter. Quand moi j’ai chanté, il a dit toi tu es Gnamakala.
Quand mes amis me disaient Gnamakala ça me faisait mal mais après j’ai compris que c’est un destin que je dois accepter et j’ai accepté.
Ainsi, j’ai commencé avec mes sœurs au clair de lune. Quand les filles venaient pour veiller. Elles me disaient vient interpréter tel morceau. C’est comme ça je chantais dans le quartier.
Je suis allé à la section de Mamou et de là je suis venus à Conakry. J’ai commencé avec papa Bignait Doumbouya ( de keletigui et ses tambourounins). Il est de Mamou Horé Fello.
Il venait souvent saluer sa maman et c’était une grand-mère pour tous les enfants du secteur. On venait elle chantait pour nous. On m’a dit de chanter parce que j’ai la voix d’un chanteur.
Mamou-Conakry
C’est comme ça que je suis venu à Conakry en 1980. J’étais logé à la CBG chez ma grande sœur.
Mais je partais toujours à la paillote trouver Bignait Doumbouya là où il était logé. Pour venir répéter avec lui. Je me souviens très bien au moment que Youssou N’dour est venu à Conakry il est parti à la paillote, m’a attendu chanter il dit toi tu es un chanteur et tu prends l’instrument, il faut chanter.
Conakry-Nzérékoré
Delà , je suis allé à N’zerekoré. J’ai voulu aller à Kankan mais j’ai dit là -bas c’est le malinké seulement que je vais parler et je viens de Mamou je parle un peu malinké donc j’ai décidé d’aller en forêt. Mon beau frère était muté à Yomou ( bignamou) je l’ai suivi on est parti à N’zerekoré je l’ai dit envoie moi chez les griots je vais apprendre la musique.
Il a acheté dix( 10) noix de colas il m’a accompagné j’ai déposé les dix noix de Colas dans la grande famille de feu Karifa Diabaté.
Un grand griot de Douako qui était assis à N’zerekoré que son âme repose en paix.
Donc, de là , je faisais parallèlement, je partais avec ses enfants répéter au sein de Nimba. Mais pratiquement moi je répétais dans la famille de feu Karifa Diabaté. Toute la musique était faite là donc mon soliste c’est lui qui joue la guitare solo.
Le bassiste, c’est un parent de Yankarissa c’est lui qui jouait la basse et finalement Samban Condé l’un des mes maîtres jouait de la batterie. Donc, la musique était là .
La croix rouge et le premier album
Comme je travaillais à la croix rouge, tout ce qui était cérémonie dans les systèmes des nations unies, c’est moi qu’on envoyait. Il y avait le HCR, le PAM… donc tout ce qui s’est passé on disait appeler l’artiste Secouriste. A tout moment, celui qui me présentait disait que Lamah doit aller en Côte-d’Ivoire pour faire sa cassette. En ce temps, nous avons une déléguée au nom Allexendra Gosman qui est Belge.
Elle m’a dit Lamah Sidibé l’album va te coûter combien ? Ça c’est en 1988. Je l’ai demandé pourquoi tu es pressée que j’aille à Abidjan ? Elle dit parce que c’est dans la tête de tout le monde en décembre tu dois aller en Côte d’Ivoire pour ton album. Entre temps il y a un cousin de Ibro Diabaté qui a quitté Conakry et parti à N’Zerekoré. Il était d’abord en Gambie puis Conakry- N’Zerekoré. J’ai eu la chance de lui rencontrer c’est un grand musicien. On est resté ensemble 9 mois. On a fait la maquette de mon album et ainsi, la femme Belge a financé.
Avec un de mes encadreurs je suis allé en Côte d’Ivoire je fais l’album « Awelilan » en 1995. Je suis revenu à N’zerekoré. Mais mes responsables de la croix rouge n’ont pas accepté que je vienne à Conakry. C’est en 1996 que j’ai dit laissez moi aller à Conakry je vais faire mon boulot et revenir. Mais depuis que je suis venus à Conakry je ne suis plus retourné à N’Zérékoré parce que le terrain était déjà miné.
DD-uneted est Lamah
Je sorti l’album avec la maison DD Uneted. Ils n’avaient pas tellement confiance en moi parce que je viens de l’intérieur. Ils n’ont même pas voulu prendre le palais du peuple. Et à l’époque tous les grands artistes font leurs dédicaces au palais du peuple mais moi , ils ont pris 8 novembre ( cinéma liberté). J’ai dit même si c’est au carrefour je vais jouer.
On a fait la dédicace, il y a du monde. Ils ont regretté pourquoi on a pas pris le palais. Je l’ai dit c’est parce que vous me prenez pour quelqu’un qui vient de la brousse et pourtant je viens de Mamou à 275 km de Conakry.
Je suis allé à N’zerekoré pour ma carrière musicale et je suis revenu vous me prenez pour quelqu’un qui vient de la brousse.
En ce moment le producteur qui était à Madina c’était une seule femme c’est comme ça ils ont marginalisé Doura Barry, Yaya Bangoura, jean Paul milimono, Lamah Sidibé, que nous nous sommes instruits qu’ils ne peuvent pas nous tromper.
Que nous connaissons plus qu’eux. C’est ainsi, ont m’a laissé je suis allé travailler seul parce que je suis venus avec mon groupe de Nzérékoré.
Rougui Baldé (gris gris production) et Lamah Sidibé
Entre temps, je jouais souvent chez Yonne Guichard à Transite Taouyah. C’est là -bas que Rougui Baldé a dit je veux produire un artiste. Les gens ont dit Lamah Sidibé Lamah Sidibé. Mais elle dit Lamah Sidibé ne connaît pas chanter.
Elle, c’est comme ça elle faisait son choix. Quand elle a besoin d’un artiste, elle vient négativement vers toi pour voir les réactions. Les gens ont dit non maman Lamah chante bien.
C’est ainsi, qu’elle m’a pris on a fait contrat de trois albums minimum. Donc , je suis allé à Abidjan avec mon arrangeur Siddy Mamady Diabaté. Je suis venus on a sorti l’album « A falama » en 1999. Je suis resté jusqu’en 2023. Quand j’ai dit à la maman envoi moi au studio elle dit mais je t’envoie au studio l’autre album marche ou bien tu veux que je tue mon album. Je dis non, elle me dit alors tu as fini ton travail laisse moi faire mon travail( vendre l’album).
C’est comme ça on est resté jusqu’à ce qu’elle a décidé de me ramener au studio. Mais en ce temps, il y avait de problèmes en Côte d’Ivoire. Elle a dit dans la sous région où on peut trouver un studio où je peux envoyer Lamah Sidibé.
Elle a parlé avec Zakaria un Burkinabé qui l’ait dit qu’il y a un grand studio au Burkina ouvert par son ami. C’est ainsi qu’on est parti faire l’album Seguéleré dans lequel se trouve le titre « Marifala».
On m’a demandĂ© quel titre on va donner Ă l’album ? J’ai dit que c’est vous qui savez moi j’ai fini de chanter. Mais on m’a demandĂ© de choisir le morceau Marifala parce que mĂŞme au studio on m’appelle Marifala. Elle dit seguĂ©lerĂ© veut dire quoi ? J’ai dit l’épervier. Elle dit comme ça on va titrĂ© l’album SeguĂ©lerĂ© qui va ramasser tous les petits albums sur le marchĂ©.
Les tournées de la Guinée, l’Afrique, Europe, USA.
L’album est sorti, on a fait deux fois le palais en 2004. Tellement qu’elle était contente de moi, j’ai fait une tournée en commençant par les provinces Boké, koundara. Puis Bourountouma, Bissau ville, ghabhou, Bafata,Piranha, Diaoubhé kaoulac… après je suis rentré dans la capitale Dakar.
De là , je suis allé à Paris. J’ai fait mon premier spectacle le 29 décembre 1999 à Beverly. De Paris, je suis allé à Amsterdam, Bruxel, Hambourg. Je suis revenu à Paris j’ai fait un autre spectacle à Beverly et puis je suis rentré en Guinée.
Je suis resté là quelques mois les gens des États-Unis m’ont appelé. Je suis allé j’ai fait 5 mois en 2003. J’ai fait New-York, Washington, Atlanta, Chicago, Indiana police où j’ai eu le Award Djembè d’or.
Nombre d’album
J’ai fait 7 albums sortis et 2 piratés. J’avais un studio ici mais dès qu’il y a eu un problème entre celui qui m’a acheté le studio et moi il a vendu la maison. Donc, ils ont pu prendre la clé et le disc dur dans lequel il y avait l’album Samba Danna et Paikoun nô Maouna. Donc , j’ai fait 9 albums 7 sur le marché.
Chanter pour cellou Dalein Diallo
C’est une conviction. Il y avait 24 candidats pour l’élection 2010 chacun d’eux m’a présenté son programme et j’ai adhéré au programme de l’UFDG. J’ai chanté Cellou je ne connaissais même pas Cellou Dalein. Les gens disent ce qu’ils veulent mais je ne connaissais même pas Cellou Dalein.
On s’était jamais salué main en main ou bouche à bouche. Je me connaissais avec sa fille Rama. Rama a fait un poème sur les Wassolons elle a pris Lamah Sidibé comme exemple. Je me suis rencontré avec sa mère à une cérémonie elle m’a dit va l’école française il y a une fille qui a écrit sur toi.
Je suis allé j’ai vu le poème elle avait signé en bas. Donc j’ai cherché à la rencontrer. Elle me dit qu’elle aime bien ce que je fais. Après elle est partie en France où elle m’appelle et me dit Lamah tu ne veux pas chanter pour mon papa ? J’ai demandé qui est ton père ? Elle dit Cellou Dalein Diallo c’est mon père. Je suis venus, j’ai consulté le projet de société de son parti j’ai adhéré. C’est comme j’ai chanté Bherdhé an dhèn Waliké.
J’ai chanté Koin pour deux raisons.
La première raison, celle qui m’a produit elle est de Koin Tangaly. L’album falama j’ai chanté Mamou. Elle m’a dit hé Lamah moi je suis une femme et je prends mon argent met sur toi tu chantes tu laisses chez moi. J’ai dit mais Mamou c’est chez moi aussi. Elle me dit alors ton prochain album il faut chanter Koin j’ai dit d’accord.
Deuxième raison, c’est à cause de mon ami Mamadou Malal koura. Un monsieur qui m’a beaucoup aimé et soutenu. Il est de Koin aussi. C’est ainsi que j’ai chanté le morceau Koin.
Lama chante Toumba Diakité
Vous savez pourquoi j’ai chanté Toumba Diakité ?
C’est un pardon que j’ai demandé au bon Dieu.
Poursuivant , il dit « Il n’y avait pas quelqu’un qui détestait Toumba Diakité plus que moi. Il est Diakité et moi je suis Sidibé quand j’entends qu’un Wassolon ka a fait des dégâts ça ne peut pas me mettre à l’aise. Je n’aimais pas entendre parler de Toumba Diakité.
Mais sa première sortie au tribunal de Dixinn, je compris que c’est une personne que j’ignorais, que je qualifiais aveuglément. Je l’ai pas fait à cause de Toumba mais à cause de Dieu. Toumba Diakité nous a prouvé qu’il y a des militaires intellectuels.
Ceux qui disent que je devais pas chanter pour Toumba Diakité se trompent car même le juge en condamnant Toumba a dit que Toumba les a aider pour la manifestation de la vérité pendant le procès.
Avant que Toumba ne vienne à la barre tout le monde pensait que Toumba était un monstre. Mais après son passage le monde a suit qui est Toumba. Même si tu n’aimes pas le chien, il faut reconnaître quand même que ses dents son blanches.
Messages de paix aux guinéens
En Guinée ici, c’est le social qui manque. Ce n’est pas affaire de pouvoir. On dit toujours tel est malinké, tel est soussou, l’autre est peul , forestier. Pourquoi ? On est tous des guinéens. On est dans la même calebasse.
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