Le Haut Conseil des Guinéens établis à l’étranger était devant la presse ce jeudi 12 décembre 2024 à Conakry autour du thème « Besoin de sérénité, de paix et nécessité de rétablir une confiance longtemps brisée ! ».
En s’exprimant sur le bilan de la transition guinéenne qui a débuté depuis le 5 septembre 2021, le président du Haut Conseil des Guinéens établis à l’étranger affiche un bilan mitigé.
« Justement, il peut être tout aussi mitigé qu’apprécié à sa juste valeur », indique Masaran Diemory KOUYATÉ, président du HCGE.
Pour lui, le CNRD a pris un certain nombre de mauvaises choses en héritage en renversant le professeur Alpha Condé et les Guinéens eux-mêmes. « Et nous sommes obligés de le gérer. Et le système de gouvernance en Guinée, il n’est pas forcément nouveau ou je dirais fermé à tous. On sait un peu comment ça marchait, donc se prononcer sur le bilan concrètement, il y a plusieurs paramètres à prendre en compte.
Donc, il y a l’aspect de la justice économique et sociale. Donc, mais tout ça mélangé, nous voyons que le CNRD est en train de faire de gros efforts. Rien que cette maison de presse où nous sommes. Moi, je pense que vous l’avez obtenu sous l’ère CNRD. Je crois que là, c’est un signal fort. De l’autre côté, nous avons la presse quelque part muselée. Nous avons eu des radios qui ont été fermées pour des raisons justifiées par les autorités, mais qui, nous de l’extérieur, nous n’arrivons pas à comprendre parce que nous vivons dans les pays où la liberté d’expression est garantie. Donc, nous avons beaucoup de questionnements.
Et de ce fait, je me suis rendu d’ailleurs à la Haute Autorité de la communication, où j’ai rencontré son président avec lequel j’ai eu un échange très approfondi. Il m’a donné ses positions que je comprends parfaitement, mais pour la majeure partie de la diaspora, les arguments avancés ne sont pas forcément suffisants.
Il y a beaucoup d’autres aspects qu’on peut évoquer, mais je crois que l’essentiel, c’est de voir comment sortir de l’ornière et avancer », explique Masaran Diemory KOUYATÉ. En faisant une comparaison entre les présidents et celui du palais Mohamed V, le président du Haut Conseil des Guinéens établis à l’étranger M. Kouyaté dit :
« Oui, ce que je vous ai dit, la comparaison n’est pas raison forcément. Chaque président a son lot d’héritage, ses difficultés et fait face à ses réalités. » Dans son analyse, la transition guinéenne a commencé depuis 84. Elle n’est pas encore terminée. Puisque, après la chute du gouvernement du PDG, on a eu le président Lansana Conté qui est venu et qui a fait sa transition militaire. C’est lui qui a amené le multi-patrisme intégral.
Il organise des élections, il devient président, donc ça veut dire que je considère que la transition continue avec lui pendant les 24 années. Et, après lui, il meurt. Les militaires prennent le pouvoir. Le CNDD qui prend le pouvoir et organise les élections présidentielles avec le Général Konaté. Cette fois-ci, c’est qui quitte le pouvoir ainsi qui viens au pouvoir, Alpha Condé. Qu’est-ce qui se passe ? On a un troisième mandat qui s’installe et qui a causé le problème dans lequel nous sommes aujourd’hui.
Donc, ce qui fait pour moi que nous sommes pratiquement à la case départ. Les présidents n’ont pas encore réussi à mettre la Guinée sur les rails. Donc, nous espérons que cette fois-ci, c’est la dernière et ce sera la bonne.
C’est pour ça notre appel à tous les Guinéens pour que cette fois-si d’autres générations aient pu contribuer à ce que nos autorités aident la Guinée à se mettre sur les rails », espère M. Kouyaté.
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