Le phénomène des arrestations arbitraires en Guinée, particulièrement lors des manifestations, cache un secret bien plus sombre et lucratif qu’il n’y paraît. Derrière les scènes de répression et de violences, un marché prospère s’est développé, alimenté par le paiement de sommes colossales pour obtenir la liberté. Ce « business » bien ancré au sein des forces de l’ordre, notamment les gendarmes et policiers, se nourrit de l’arrestation des manifestants.
Un Système de Libération Par le Pécule
Dans de nombreuses situations, après une arrestation, les personnes interpellées ne sont pas simplement incarcérées en attendant un jugement. La solution à leur incarcération, c’est souvent une somme d’argent. En effet, pour éviter de passer des jours, voire des semaines, derrière les barreaux, les manifestants doivent verser une somme conséquente, parfois équivalente à plusieurs millions de francs guinéens. Ces montants ne sont pas versés à l’État, mais directement aux agents de la gendarmerie ou de la police qui, à leur tour, permettent la libération des détenus.
C’est un système informel, mais bien en place, où l’argent devient la clé d’une liberté provisoire. Les arrestations, qui sont parfois considérées comme des procédures d’intimidation pour dissuader les opposants, se transforment alors en une source de revenus pour ceux censés protéger et servir.
Entre Corruption et Enrichissement Personnel
Les agents des forces de l’ordre, en particulier dans les escadrons de gendarmerie et de police, semblent avoir fait de ce marché parallèle une véritable source de financement. Nombreux sont les témoignages qui révèlent que, sans cet « arrangement », les détenus risquent de rester dans des conditions inhumaines en attendant leur jugement, ce qui pousse bien souvent les familles à se résoudre à cette solution.
Les gendarmes et policiers, loin de la notion de service public, se voient comme les principaux bénéficiaires de ce système. Ils utilisent leur pouvoir pour accumuler des richesses, souvent au détriment des principes de justice et de légalité. Ce phénomène ne fait qu’aggraver la méfiance croissante des citoyens vis-à-vis de leurs institutions censées être au service de la population.
Une République en Péril ?
Ce phénomène met en lumière une problématique plus large : la gouvernance et l’intégrité des institutions publiques en Guinée. La question se pose légitimement : dans quelle mesure peut-on parler d’une véritable République lorsque les principes de justice et d’équité sont corrompus par un tel système de trafic d’influence ? Si les forces de l’ordre, censées incarner l’autorité de l’État, deviennent les principaux acteurs d’une telle dérive, cela remet en question la crédibilité de l’ensemble du système.
L’enrichissement personnel des gendarmes et policiers à travers ces arrestations et extorsions d’argent constitue une violation flagrante des droits humains. Cela nourrit la culture de l’impunité et renforce la violence systématique à l’encontre des manifestants et des citoyens en général.
Une Solution pour Rompre avec la Corruption
Pour en finir avec ce système, il est impératif de renforcer la transparence et l’impartialité dans les procédures judiciaires. Les arrestations doivent être strictement encadrées par des principes juridiques clairs, où la liberté des citoyens ne peut être négociée à des fins personnelles. Les forces de l’ordre doivent également être soumises à un contrôle indépendant, capable de sanctionner les abus et la corruption.
La société civile, les médias et les organisations de défense des droits humains jouent également un rôle crucial en dénonçant ces pratiques et en exerçant une pression pour que des réformes en profondeur soient entreprises.
La Guinée doit faire face à un défi majeur : restaurer la confiance entre l’État et ses citoyens, et cela passe par la fin de ces pratiques qui défigurent l’image des forces de l’ordre et du pays tout entier.
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