Ce mercredi 28 mai, une scène inhabituelle s’est déroulée aux portes du Centre Culturel Franco-Guinéen (CCFG), situé à Kaloum, cœur administratif de Conakry. Treize employés du centre ont décidé de bouder leurs postes, dénonçant des conditions de travail qu’ils jugent indécentes. Un geste fort, porteur de colère mais aussi d’un appel désespéré au dialogue.
Depuis plusieurs semaines, le personnel du CCFG tente d’alerter la direction sur une série de revendications légitimes : une revalorisation salariale, la mise en place d’une couverture d’assurance, et une amélioration globale de leurs conditions de travail. Face à une absence de réponse, ils ont d’abord opté pour un préavis de grève, dans l’espoir d’un échange. En vain.
« Malheureusement, la direction a refusé de nous écouter », déplore Séverin Lamah, chargé de communication du centre. « Nous avons donc décidé de passer à une étape supérieure. Ce matin, nous avons éteint les lumières et cessé le travail. Mais personne ne veut entendre notre voix. »
Les employés racontent un climat de mépris, de décisions prises en coulisses sans qu’aucun dialogue ne soit engagé avec eux. Une situation qui pousse ces hommes et ces femmes, artisans de la vie culturelle à Conakry, à se tourner vers la presse pour briser le silence institutionnel.
« Ce que nous demandons, c’est simplement de pouvoir nous asseoir à une table et dialoguer avec la direction. Mais jusqu’à présent, elle refuse tout échange », ajoute Séverin Lamah.
Adama Keita, responsable du collectif du personnel , confirme la grève et parle d’une « observation de trois jours ». Il promet de fournir plus de détails ultérieurement, preuve que la mobilisation est organisée mais surtout déterminée.
À travers cette grève, c’est la dignité du travailleur culturel qui est en jeu. Ces agents ne réclament pas des privilèges, mais un minimum de respect, de sécurité et de reconnaissance dans un centre censé promouvoir les échanges et la culture entre la France et la Guinée.
Ce mouvement pose une question fondamentale : comment une institution dédiée à l’ouverture peut-elle rester sourde à ses propres travailleurs ? Le dialogue social n’est pas une faveur, c’est un droit.
Aujourd’hui, leur silence dans les couloirs du CCFG fait davantage de bruit qu’un spectacle annulé. Leur mobilisation mérite non seulement d’être entendue, mais surtout d’être respectée. Car derrière les projecteurs de la culture, il y a des hommes et des femmes qui la font vivre, souvent dans l’ombre.
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