A moins de trois mois de l’élection présidentielle prévue en Guinée le 28 décembre prochain, des voix s’élèvent pour dénoncer des irrégularités dans le processus électoral en cours. Dr Abdoulaye Diallo, membre influent de l’Union Sacrée des Forces Vives de Guinée (US-FVG) et président du Mouvement pour la solidarité et le développement (MSD), alerte sur plusieurs manquements institutionnels et juridiques.
Lors d’un entretien avec un groupe de journalistes ce vendredi à Conakry, Dr Diallo a exprimé de vives inquiétudes sur l’état de préparation du scrutin. « Le code électoral a été promulgué, mais il n’est toujours pas publié. Ce simple fait constitue une violation des dispositions constitutionnelles, notamment l’article 164-115 », a-t-il déclaré.
Un processus jugé prématuré
Selon lui, l’organe chargé de la gestion des élections n’a pas encore été désigné par un acte légal. « On parle de la DGE [Direction Générale des Élections], mais il n’existe à ce jour aucun acte administratif clair confirmant son mandat pour organiser ce scrutin. Cela pose un problème de légalité et de transparence », a-t-il souligné.
Dr Diallo estime que la fixation de la date du scrutin aurait dû être précédée par la publication effective du code électoral, la clarification des règles de candidature et l’établissement d’une structure électorale conforme à la nouvelle Constitution. « Nous ne sommes pas encore prêts à organiser une élection crédible. Il faut respecter les étapes », a-t-il insisté.
Il rappelle également que le chef de la transition, le général Mamadi Doumbouya, s’était engagé à ne pas se présenter à l’élection présidentielle, tout comme les membres du Conseil National de la Transition (CNT) et du gouvernement. « Il l’a promis devant le peuple. La charte de la transition doit être respectée. La Constitution ne l’autorise pas à se présenter, et cela doit rester ainsi », a-t-il martelé.
Concernant la participation de son parti à l’élection, Dr Diallo se veut rassurant. « Nous discutons en interne sur le processus de désignation de notre candidat, soit par correspondance, soit à travers la convocation d’un conseil national. Puisqu’il n’y a pas encore de date limite officielle pour les candidatures, nous avons le temps de préparer notre entrée dans la course », a-t-il expliqué.
Ces déclarations interviennent dans un climat politique tendu, où la crédibilité du processus électoral est au cœur des préoccupations. La communauté nationale et internationale observe de près les évolutions politiques en Guinée, pays encore marqué par une transition post-coup d’État et un fort désir de retour à l’ordre constitutionnel.
Conakry 10 octobre 2025
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