Le président de la transition guinéenne, le général Mamadi Doumbouya, a officiellement déposé, ce lundi, son dossier de candidature à la Cour suprême pour l’élection présidentielle prévue le 28 décembre prochain. Une démarche qui met fin au suspense et confirme les spéculations sur son entrée en lice pour la magistrature suprême.
Réagissant à cette annonce, le professeur Lamarana Petty Diallo, président du mouvement politique Les Réformateurs et membre de la Coalition pour la Mouvance Présidentielle (CMP), a salué cette initiative, qu’il qualifie d’exercice légitime d’un droit citoyen.
« Le général Mamadi Doumbouya est un citoyen guinéen. Tout citoyen, militaire ou civil, jouissant de ses droits civiques, peut se présenter à une élection. Il exerce simplement son droit comme tout autre Guinéen », a-t-il déclaré.
Selon lui, la candidature du chef de l’État répond également à une forte demande populaire.
« Il a été sollicité par la majorité des Guinéens. Nous voyons partout dans le pays, à Conakry comme à l’intérieur, des manifestations de soutien et des appels à sa candidature. C’est le candidat du peuple », a affirmé le professeur Diallo.
Charte ou Constitution : un débat tranché
Face aux critiques accusant le général Doumbouya de renier ses engagements de la transition, le professeur Diallo estime que la question relève d’une mauvaise interprétation juridique.
« Il ne faut pas confondre charte et constitution. Dès qu’une nouvelle constitution est adoptée et promulguée par la loi, elle prévaut sur tout texte antérieur, y compris la charte de la transition. La candidature du président Doumbouya est donc conforme à la loi fondamentale issue du vote référendaire », a-t-il soutenu.
Le responsable politique a par ailleurs exprimé son optimisme quant à une victoire de son candidat en décembre, tout en appelant à un climat d’unité et de paix.
« J’invite les Guinéens à cultiver l’unité, la liberté, l’égalité, la fraternité et la tolérance, pour renforcer la cohésion sociale et favoriser le développement du pays », a-t-il ajouté.
Un scrutin sous tension
Cette élection présidentielle s’annonce particulière : les deux principales formations d’opposition, l’UFDG de Cellou Dalein Diallo et le RPG-Arc-en-ciel de l’ancien président Alpha Condé, sont actuellement suspendues et ne participeront pas au scrutin.
La candidature du général Doumbouya, qui avait pris le pouvoir en septembre 2021 à la suite d’un coup d’État, devrait donc dominer une scène politique largement remaniée depuis la transition.
Marliatou Sall
Conakry 4 novembre 2025
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