Tout semble indiquer que l’ancien président de l’Assemblée nationale guinéenne, Amadou Damaro Camara, pourrait retrouver la liberté ce mardi. Selon des sources proches du dossier, l’ex-député, qui avait été hospitalisé ces dernières semaines, a été extrait de l’hôpital et conduit à la salle d’audience, où il attend, vêtu d’un boubou traditionnel et coiffé d’un bonnet, aux côtés de ses avocats Me Santiba Kouyaté et Me Lancei Doumbouya.
Les dernières formalités seraient en cours, en présence attendue du ministre de la Justice.
Amadou Damaro Camara, figure politique influente et ancien proche du président déchu Alpha Condé, avait été condamné le 22 mai 2025 à trois ans et six mois d’emprisonnement, assortis d’une amende de 5 millions de francs guinéens, par la chambre des appels de la CRIEF (Cour de répression des infractions économiques et financières).
L’État guinéen, constitué partie civile, avait obtenu 1 milliard de francs guinéens au titre de dommages et intérêts. L’ancien président du Parlement avait été reconnu coupable de détournement de deniers publics et de faits assimilables à de la corruption.
Un parcours politique marqué par l’ascension et la chute
Né à Kankan, Amadou Damaro Camara a longtemps été un pilier du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG Arc-en-ciel), le parti de l’ancien président Alpha Condé. Ministre conseiller, puis chef de file de la majorité présidentielle à l’Assemblée nationale, il s’imposait comme l’une des voix les plus puissantes du régime.
En 2020, il est porté à la tête du Parlement à la faveur d’élections législatives controversées, marquées par le boycott d’une partie de l’opposition.
Mais la chute d’Alpha Condé, renversé par le coup d’État militaire du 5 septembre 2021, a marqué un tournant décisif pour l’ancien président de l’Assemblée nationale. Accusé de gestion opaque et de malversations financières, Damaro Camara a été arrêté en 2022 et incarcéré à la Maison centrale de Conakry, avant de bénéficier de plusieurs hospitalisations pour raisons de santé.
Depuis, il alternait entre détention et soins médicaux, symbolisant la situation d’une partie de l’élite de l’ancien régime confrontée à la justice du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD).
Une libération attendue dans un climat politique sensible
Sa probable libération intervient dans un contexte politique marqué par la préparation de la présidentielle du 28 décembre 2025, où la transition militaire est scrutée de près par la communauté internationale.
Pour nombre d’observateurs, ce geste pourrait être interprété comme un signe d’apaisement de la part des autorités de transition vis-à-vis des anciens dignitaires civils du régime Condé.
Conakry 28 octobre 2025
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