La candidature du général Mamadi Doumbouya à l’élection présidentielle du 28 décembre prochain suscite de vives réactions au sein de la classe politique guinéenne. Les Forces Vives de Guinée (FVG), regroupement d’acteurs politiques, syndicaux et de la société civile, ont fermement dénoncé, dans une déclaration rendue publique ce lundi, ce qu’elles qualifient de « trahison des engagements » pris par le chef de la transition.
Les FVG accusent le président de la transition d’avoir violé les dispositions de la Charte de la Transition, notamment son article 46, qui stipule sans équivoque que « le président et les membres du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) ne peuvent faire acte de candidature aux élections nationales ou locales organisées pour marquer la fin de la transition ». Une clause, rappellent-elles, « intangible et non révisable ».
Les Forces Vives invoquent également l’article 25 (alinéa 4) de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, qui interdit aux auteurs de changements anticonstitutionnels de gouvernement de participer aux scrutins visant à rétablir l’ordre démocratique.
Dans leur déclaration, les FVG dénoncent en outre « des violations massives des droits humains », une « instrumentalisation de la justice », une « corruption endémique » ainsi que des « restrictions drastiques des libertés publiques » sous le régime actuel. Elles évoquent également « l’assassinat impuni de plus de 60 jeunes manifestants, des disparitions forcées, des morts suspectes en détention et des cas de tortures ».
Face à cette situation, les Forces Vives rejettent catégoriquement la candidature du général Doumbouya, estimant qu’elle consacre « la dérive autoritaire d’un régime liberticide imposé depuis le 5 septembre 2021 au peuple martyr de Guinée ».
Elles appellent ainsi les citoyens à « se mobiliser, dans la dignité et la détermination, pour défendre les acquis démocratiques obtenus au prix de lourds sacrifices », tout en réaffirmant leur attachement « au respect de la Charte de la Transition et des engagements internationaux de la Guinée ».
« Mobilisons-nous massivement pour empêcher toute tentative de confiscation du pouvoir et préserver notre droit inaliénable de choisir librement nos dirigeants », conclut la déclaration des Forces Vives.
Marliatou Sall,



